Marine Le Pen réaffirme qu'elle sera candidate à la présidentielle et remet à sa place Jordan Bardella

En visite en Nouvelle-Calédonie, la cheffe de file des députés du Rassemblement National (RN) a renouvelé son intention de briguer l'Élysée en 2027. Et n'a pas manqué d'égratigner son dauphin qui serait, d'après elle, moins compétent qu'elle sur les sujets ultramarins.

Elle persiste et signe. La patronne du RN Marine Le Pen, en visite en Nouvelle-Calédonie, est revenue ce mercredi 28 mai sur son souhait de participer aux consultations sur l'avenir de l'archipel, qui débuteront en juin à Paris.

Mais quel titre pourrait être attribué à Marine Le Pen pour justifier sa présence à ces discussions? Cette dernière ayant été condamnée le 31 mars à cinq ans d'inéligibilité avec application immédiate, perdant l'ensemble de ses mandats.

À celui de candidate au poste de présidente de la République. Une position pour le moment impossible du fait de sa condamnation même si celle qui a déjà été trois fois candidate à ce poste a fait appel en avril dernier.

Un "partage des talents" avec Jordan Bardella

Dans une interview accordée ce matin à nos confrères de LCI, Marine Le Pen ne semble pas inquiète de cette décision de justice, qu'elle conteste.

Elle va même plus loin en asseyant encore un peu sa place au sein du parti en égratignant Jordan Bardella, pourtant désigné comme "capable d'être président de la République" par ses soins le jour de sa condamnation.

Pour Marine Le Pen, qui sera interrogée ce vendredi à 8h35 sur BFMTV et RMC par Neila Latrous dans le "Face à Face", la présence du numéro deux du RN aux discussions sur la Nouvelle-Calédonie ne serait d'ailleurs pas nécessaire.

"Je ne suis pas sûre que Jordan [Bardella], pour le coup, connaisse très bien les problématiques de la Nouvelle-Calédonie. On partage nos talents, dirons-nous", a répondu Marine Le Pen à LCI.

Réponse de l'intéressé, en visite ce matin à la foire de Beaucaire (Gard): "Je ne rentrerai pas dans le concours de la petite phrase. Vous extrapolez la réponse qu'elle a faite à votre confrère."

Et d'ajouter : "Elle est impliquée sur [le sujet de la Nouvelle-Calédonie], elle est la mieux placée, mais je vous rassure je connais bien les dossiers ultramarins (...) Elle ne dit pas que je ne connais pas le dossier, vous sortez cette phrase de ce contexte."

Emmanuel Macron bientôt sollicité

C'est donc au titre de "candidate à la présidentielle" que Marine Le Pen se rendrait aux discussions de juin. "[Étant candidate] je peux être amenée [...], à avoir une part active dans ces discussions", a lancé la représentante du RN.

Un membre de sa délégation précise à BFMTV que Marine Le Pen compte écrire à Emmanuel Macron pour demander à participer à ces discussions.

Dans la continuité de son déplacement, Marine Le Pen a rencontré le Front Indépendantiste, un mouvement calédionien auquel son père et fondateur du parti d'extrême droite Jean-Marie Le Pen a toujours été farouchement hostile.

Lilian Pouyaud