"Ses décisions ne répondent pas à l'urgence de la situation": Marine Le Pen tacle le bilan de Bruno Retailleau en matière de sécurité

Marine Le Pen à Vernon le 24 avril 2022 - Thomas SAMSON / AFP
Marine Le Pen a expliqué samedi 7 juin ne trouver "aucune excuse" au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, coupable selon elle de ne pas parvenir à "enrayer" la "dégradation du pays", dans un entretien au Journal du dimanche.
"Certains encensent M. Retailleau simplement parce qu'il est de droite - comme ils l'ont fait hier avec M. Barnier. Peu importe qu'il mène une politique laxiste: on lui trouve des excuses. Moi, je ne lui en trouve aucune", fait valoir la patronne des députés Rassemblement national, selon qui "rien ne montre que la dégradation du pays - insécurité, impunité, immigration dérégulée - soit enrayée".
"On aurait pu attendre un vrai cap, des actes forts. Il n'y a que des mots. Et les mots n'arrêtent ni les voyous, ni les criminels. Si on ne les arrête pas, si on ne les expulse pas le cas échéant, si on n'arrête pas de les accueillir sur notre sol, ils ne s'arrêteront pas", estime encore la leader d'extrême droite.
Bonne cote de popularité pour Retailleau
Le ministre de l'Intérieur, devenu président des Républicains il y a quinze jours, enchaîne les bons sondages de popularité: dans un baromètre Elabe pour Les Échos paru jeudi, il se classe à la 4e position avec 33% des personnes interrogées ayant de lui une image positive, juste derrière Jordan Bardella (35%) et Marine Le Pen (34%). Cette dernière affirme néanmoins ne pas redouter Bruno Retailleau, disant faire "trop confiance à l'intelligence des Français pour (le) craindre".
Cette pique lancée par Marine Le Pen n'est cependant pas du goût des proches du ministre. "Si elle était si confiante, le RN ne parlerait pas de Bruno Retailleau du soir au matin. Ils s’en prennent davantage à Bruno Retailleau qu’aux macronistes ou à LFI", lui répond ce dimanche l'entourage du ministre, à BFMTV.
"(Les élus du RN) ne parlaient jamais de Zemmour parce qu’ils voyaient qu’il ne faisait pas de vraie percée dans son électorat. Là, il y a plus de la moitié de l’électorat RN qui trouve que Bruno Retailleau est un bon ministre et qui souhaite qu’ils restent au gouvernement. Du coup c’est devenu leur obsession", tancent encore les proches du locataire de la place Beauvau.
"Il suffit de voir toutes les réformes lancées par Gérald Darmanin à Vendôme, tant sur le pénal que sur le carcéral. Il a lancé une véritable révolution au sein du ministère de la Justice", estime pour sa part un proche du ministre du garde des Sceaux.
Le Pen s'en prend aux violences après la victoire du PSG
"Nos compatriotes verront que ses résultats ne sont pas à la hauteur des attentes, et que ses décisions ne répondent pas à l'urgence de la situation", tacle encore Marine Le Pen, en estimant que "le peuple français a peur et il a raison", à cause de "l'insécurité et la violence (qui) progressent de façon exponentielle, comme l'immigration".
La triple candidate malheureuse à la présidentielle a encore pointé la "responsabilité politique" du locataire de Beauvau et du garde des Sceaux, Gérald Darmanin, après les violences qui ont émaillé les célébrations populaires consécutives à la victoire du PSG la semaine dernière en finale de la Ligue des Champions.
"Soit il y a une responsabilité politique, soit plus personne n'est responsable de rien. Mais à partir du moment où ces graves événements ont eu lieu, deux options existent : soit le gouvernement a fait le nécessaire - et il doit le démontrer -, soit il ne l'a pas fait, et alors il est évidemment comptable de ce fiasco", tacle Marine Le Pen.