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Police-Justice

Bruno Retailleau annonce l'envoi de renforts policiers à Clermont-Ferrand pour lutter contre le narcotrafic

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite axée sur la lutte contre les tirs de mortier d'artifice et les violences urbaines au commissariat du 20e arrondissement de Paris, le 24 juillet 2025

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite axée sur la lutte contre les tirs de mortier d'artifice et les violences urbaines au commissariat du 20e arrondissement de Paris, le 24 juillet 2025 - Thibaud MORITZ

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau annonce ce vendredi l'envoi de policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand, où les narcotrafiquants se livrent selon lui une "guerre territoriale".

Il dénonce une "guerre territoriale" d'une grande "barbarie. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi 5 septembre l'envoi de 22 policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand pour lutter contre les narcotrafiquants.

Dix-sept agents sont arrivés le 1er septembre. "Cinq, qui seront dédiés à l'investigation, vont compléter pour arriver à 22", a-t-il déclaré lors d'un déplacement dans la capitale auvergnate.

"C'est un effort conséquent, croyez-moi, compte tenu de la disette budgétaire, mais (...) c'est absolument nécessaire", a-t-il ajouté

Depuis janvier, quatre personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée à Clermont-Ferrand en lien avec le trafic de stupéfiants. La violence des modes d'action a particulièrement choqué dans cette ville relativement épargnée par le phénomène jusqu'à l'an passé.

"Déchaînement de violences"

Le week-end dernier, il y a encore eu "deux fusillades pendant une heure avec trois blessés dont deux graves", a relevé le ministre en visitant un point de deal démantelé récemment. "Le pic de cette barbarie a été atteint le 13 août, quand on a retrouvé le corps calciné d'un homme", a-t-il jugé.

Pour lui, ce "déchaînement de violences" est lié aux actions de la police et de la justice "qui ont ébranlé l'écosystème de la drogue". Cela a ouvert une "guerre territoriale parce que d'autres individus, venus d'autres territoires tentent de se réimplanter sur place", a-t-il expliqué.

Pour lutter contre ces violences, outre les renforts, le ministre a annoncé que l'État apporterait 160.000 euros pour renforcer le réseau de caméras de vidéosurveillance "en complément" de la mairie. Une unité de force mobile occupera en parallèle l'espace public "à plein temps" et "le temps qu'il faudra".

"Je pense qu'en quelques mois, ici, on peut obtenir des résultats", a-t-il promis.

"Que ça dure"

Valérie (qui n'a pas souhaité donner son nom à l'AFP), 50 ans, vit au dessus du point de deal visité par le ministre dans le quartier de la Visitation, près de la gare. Elle avait pris l'habitude d'éviter sa cave et son balcon parce que les trafiquants lui "reprochaient de les surveiller".

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Depuis vendredi, elle "respire car il y a une présence policière 20h sur 24", grâce au déploiement de renforts de CRS, et espère "que ça dure". En mars, les autorités avaient annoncé l'arrestation de dix personnes "situées à un bon niveau du réseau" opérant dans ce quartier.

Cette opération avait relancé les rivalités et, en avril, un jeune Albanais de 19 ans y a été abattu. Fin juillet, Clermont-Ferrand a été inscrite dans le dispositif "ville sécurité renforcée" par le gouvernement, permettant d'apporter des moyens complémentaires aux forces de l'ordre, soit plusieurs dizaines de CRS.

L.V. avec AFP