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Rassemblement national

Budget: Marine Le Pen "croit peu" à une non-censure, et entend bien se représenter en cas de dissolution

La cheffe des députés RN, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 1er juillet 2025

La cheffe des députés RN, Marine Le Pen, à l'Assemblée nationale le 1er juillet 2025 - JULIEN DE ROSA / AFP

La cheffe des députés du RN continue de brandir la menace de la censure dans un entretien au Parisien, assurant qu'elle tentera de se présenter en cas de dissolution, en dépit de sa peine d'inéligibilité avec exécution immédiate.

Marine Le Pen dit croire "peu" à une version du budget de François Bayrou qui ne soit pas censurée par le Rassemblement national, se disant décidée en cas de dissolution à concourir aux législatives, malgré sa peine d'inéligibilité.

"Il faudrait que François Bayrou inverse quasiment totalement les grandes masses qu'il a annoncées. J'y crois peu", a résumé la patronne des députés RN dans un entretien au Parisien mis en ligne ce mercredi 16 juillet, au lendemain des annonces budgétaires du Premier ministre.

Les jours fériés? Un "leurre", selon Marine Le Pen

"En l'état, il est impossible pour le RN de ne pas censurer ce gouvernement", a-t-elle répété. "L'effort fiscal est encore concentré sur deux catégories: les retraités et les classes moyennes", a-t-elle estimé, fustigeant l'absence d'économies suffisantes selon elle sur les dépenses liées à l'immigration, le périmètre de l'État, ou encore la suppression annoncée de deux jours fériés.

"En quoi le fait de priver les Français de deux jours fériés fait faire des économies à l'État? C'est un effort financier supplémentaire demandé à ceux qui travaillent. Ce n'est pas exactement la même chose", a-t-elle critiqué, évoquant un "leurre". "C'est la mesure choquante sur laquelle, évidemment, François Bayrou reviendra en disant 'ah, vous voyez, j'ai quand même fait énormément d'efforts'".

Interrogée sur son propre cas, dans l'hypothèse d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée, la députée du Pas-de-Calais a répondu : "je me présenterai et j'irai défendre ma candidature auprès des instances chargées de la valider". Elle déposerait dans ce cas une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel sur le sujet de l'exécution immédiate d'une peine d'inéligibilité.

Marine Le Pen a été condamnée en première instance dans l'affaire des assistants d'eurodéputés FN (devenu RN) à une peine immédiate de cinq ans d'inéligibilité, qui l'empêche à ce stade de concourir à la prochaine présidentielle ou à de nouvelles législatives, et ce même si elle a fait appel.

"L'autorité constitutionnelle pourrait enfin analyser la validité de cette exécution provisoire de l'inéligibilité (...) j'avais dit que j'utiliserai tous les recours possibles, je le ferai", a-t-elle argué.

B.F avec AFP