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François Fillon attaque Benoît Hamon et une gauche "utopiste"

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Durant son meeting parisien ce dimanche, François Fillon a tapé fort sur la gauche et en particulier sur le programme du favori de sa primaire, Benoît Hamon.

"Il m' est insupportable de m'entendre dire que le seul avenir de la France, c'est le revenu universel." Derrière le perchoir de la salle qu'il avait réservée pour ses partisans à Paris ce dimanche, François Fillon s'est choisi un adversaire: Benoît Hamon, dont il estime visiblement qu'il remportera la primaire à gauche dans quelques heures. Il ne l'a en tout cas pas ménagé au fil de son discours. 

Fillon reproche à la gauche de ne plus "croire en la croissance"

"A gauche, on rêve des 32 heures et d'un revenu universel. C'est l'assistanat universel" a-t-il ajouté plus tard acérant ses traits contre Benoît Hamon et ses proches. "Ils n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise agricole ou dans une start-up. Sont-ils allés voir ce qu'il en était dans la Silicon Valley? J'en doute", a lancé François Fillon désignant la vallée californienne, emblématique des sociétés prospérant dans le secteur du numérique. 

Le programme économique du député élu dans les Yvelines ne passe décidément pas auprès de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. La fracture entre les deux bords oppose deux conceptions du monde du travail:

"La gauche ne croit plus à la croissance. Et sans croissance, il n'y a plus qu'à partager les miettes. Cette capitulation n'est pas seulement démoralisante pour tous ceux qui travaillent dur pour améliorer leur vie, elle est aussi destructrice pour notre pacte social. J'ai quelques scrupules à rappeler au Parti socialiste et à son prochain candidat que c'est la croissance par le travail qui finance notre protection sociale."

Emmanuel Macron renvoyé au bilan du quinquennat

Mais François Hollande n'en a pas qu'après l'ancien ministre de l'Education nationale. Après avoir conspué le "pays sans chef" de François Hollande, il a repris une phrase de l'écrivain et ministre du général De Gaulle, André Malraux: "Il y a quatre gauches dont l'extrême-droite. Il avait raison." Le député élu à Paris a alors fait la typologie de ces "gauches" entre deux bordées de sifflets. 

"La gauche numéro un, la gauche pure et dure, rouge de chez rouge: c'est Mélenchon, le Fidel Castro de Youtube. La gauche numéro deux, c'est la gauche socialiste, c'est tout l'équipage des naufragés du Titanic hollandais qui viennent de s'entre-dévorer sur le radeau de la méduse des primaires."

Jusqu'ici, Emmanuel Macron avait été relativement épargné. Mais François Fillon l'a dépeint comme l'incarnation de la "troisième gauche": "Il dit avoir un projet, je l'attends. Il dit qu'il est réformiste, il l'est moins que moi. Ses équipiers, c'est toute l'équipe gouvernementale. Macron, c'est le sortant, c'est le bilan de Hollande".

Un parallèle osé

Enfin, celui qui fut le chef de gouvernement de la France entre 2007 et 2012 a achevé sa cartographie politique en évoquant le Front national. Selon lui, ce dernier intègre également la gauche par sa volonté de sortie de l'euro et d'abaissement de l'âge de la retraite, entre autres. Retournant contre le clan frontiste un vieux leitmotiv de Jean-Marie Le Pen, il a asséné:

"Aujourd'hui, l'original, c'est Jean-Luc Mélenchon. La copie, c'est Marine Le Pen."

Robin Verner