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Face au Covid-19, faut-il reconfiner? L'exécutif va scruter les chiffres de ce mardi pour trancher

Le Président Emmanuel Macron, le 25 mars 2021 à Paris

Le Président Emmanuel Macron, le 25 mars 2021 à Paris - BENOIT TESSIER © 2019 AFP

L'exécutif va scruter les chiffres de mardi pour décider d'un éventuel nouveau tour de vis. Un conseil de défense doit avoir lieu mercredi.

La France échappera-t-elle à un confinement dur et généralisé? Si Emmanuel Macron a assuré ce dimanche que "rien n'est décidé", la semaine qui arrive s'annonce une fois de plus décisive pour sortir le pays de la troisième vague de l'épidémie de Covid-19.

"Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l’efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s’imposent", a-t-il déclaré dimanche dans le JDD.

Les données du lundi étant souvent légèrement faussées car de nombreux laboratoires ne pratiquent pas d'examen le dimanche, les chiffres déterminants seront ceux de mardi. Le président de la République se laisse ainsi 48 heures pour mesurer les effets du "freiner sans enfermer" - les restrictions mises en place dans 19 départements (dont 16 depuis le 20 mars).

Si les données de ce début de semaine permettent d'entrevoir une amélioration, Emmanuel Macron essayera de tenir le plus longtemps possible, en contournant à nouveau le scénario d'un reconfinement et d'une fermeture généralisée. Si, au contraire, les courbes restent dans le rouge, des mesures drastiques devront être prises.

"Si mardi on passe les 50 000 cas (en 24 heures), je ne vois pas comment on tient", assure un conseiller de l'exécutif auprès de Politico. "Tout le monde va nous dire que le 'freiner sans enfermer' n’a pas eu d’effet."

Des chiffres comparables à ceux de la deuxième vague

À ce stade, une échappatoire paraît difficilement envisageable au regard de la progression quasiment partout en France de l'épidémie, poussée par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent. Le nombre de malades en réanimation s'élevait dimanche soir à 4872, frisant le pic de la deuxième vague à l'automne (4903).

Du côté des hospitalisations, les chiffres sont, là aussi, à la hausse avec 27.712 patients hospitalisés, dont 1017 nouvelles admissions en 24 heures. À cela s'ajoute le nombre quotidien de nouvelles contaminations. La semaine dernière, la France enregistrait quasiment plus de 40.000 nouveaux cas chaque jour.

"Dans les 15 prochains jours, ça ne peut que progresser. Le R0 (taux de reproduction du virus) est au-delà de 1, donc on ne voit pas comment l'épidémie pourrait diminuer", observe Alain Ducardonnet, consultant santé de BFMTV.

Un Conseil de défense doit se tenir mercredi pour décider d'un éventuel durcissement des mesures. L'entourage du ministre de la Santé a d'ores et déjà affirmé que, pour Olivier Véran, si "l'impact" des restrictions mises en place était "jugé insuffisant pour passer le cap difficile des trois prochaines semaines, le gouvernement serait amené à prendre rapidement des mesures supplémentaires".

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV