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Covid-19: la Seine-Saint-Denis subit de plein fouet la troisième vague

Dans le service des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 17 juillet 2020.

Dans le service des urgences de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 17 juillet 2020. - Joël Saget

La forte diffusion du virus dans le département inquiète les élus et les personnels enseignants. À Drancy, 22 classes d'un même lycée sont fermées à partir de ce lundi.

C'est le département au taux d'incidence le plus élevé de France. La Seine-Saint-Denis subit de plein fouet la troisième vague de Covid-19. Alors qu'au niveau national, le nombre de cas par semaine culmine à 362 pour 100.000 habitants, il bondit à 790 dans ce département de la petite couronne, selon les derniers chiffres officiels, relayés par Covid-Tracker. À cela s'ajoute un taux de positivité s'élevant à 14,1% - là aussi le plus élevé de France.

Dans des villes comme Bondy ou Montfermeil, le taux d'incidence dépasse même les 1000, note le spécialiste de l'analyse des données Germain Forestier sur Twitter - ce qui signifie en clair que plus de 1% de la population a été testée positive au Covid-19 la semaine dernière.

"On va dans le mur"

De ces forts taux d'incidence et de positivité découlent une pression hospitalière considérable.

"Le taux d'entrée en réanimation et la tension hospitalière ont dépassé les 150%" dans le département, s'inquiète ce dimanche soir sur BFMTV Farida Adlani, vice-présidente de la région Île-de-France en charge de la Santé. À ce stade, soit on déprogramme pour avoir plus de souplesse, soit on continue comme ça et on va dans le mur."

Dans les écoles de Seine-Saint-Denis, la situation reflète également le taux d'incidence enregistré dans le département. Vingt-deux classes du lycée Eugène-Delacroix, à Drancy, sont fermées à partir de ce lundi en raison des cas de Covid-19 qui se multiplient au sein de l'établissement.

Un fort taux d'incidence dans les écoles

"Dans les écoles, on a des taux d'incidence entre 1000 et 1300. Dans certains établissements scolaires, on en est presque au double de taux d'incidence, avec une hécatombe également chez les enseignants", s'alarme sur France info Stéphane Peu, député communiste de Seine-Saint-Denis, . 

Dans le cas particulier du lycée Eugène-Delacroix, "35 élèves et une dizaine de personnels qui ont été positifs depuis la semaine dernière", a expliqué Daniel Auverlot, recteur de l'académie de Créteil, lors d'une conférence de presse. Le Covid-19 a eu des conséquences dramatiques dans cet établissement, avec "le décès d’une vingtaine de parents d'élèves" depuis le début de l'épidémie, alertent les personnels du lycée dans une lettre ouverte.

"Faux démarrage" de la campagne de vaccination

Farida Adlani blâme également la campagne de vaccination qui a essuyé selon elle un "faux démarrage" en Seine-Saint-Denis. Moins de 8% des habitants ont reçu au moins une dose, contre plus de 11,5% au niveau national, selon Covid-Tracker.

"On a vacciné beaucoup moins qu'ailleurs. Quand la campagne de vaccination a commencé, des Parisiens sont venus se faire vacciner en Seine-Saint-Denis en prenant rendez-vous sur Doctolib", profitant ainsi d'une "fracture numérique beaucoup plus importante qu'ailleurs", estime-t-elle.

La Seine-Saint-Denis est loin d'être le seul département à présenter des chiffres alarmants, poussés par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent. Face à ce constat, la France échappera-t-elle à un confinement dur? Si Emmanuel Macron, assure que "rien n'est décidé", la semaine qui arrive s'annonce décisive pour sortir le pays de la troisième vague de l'épidémie de Covid-19. Un Conseil de défense doit se tenir mercredi pour décider d'un éventuel durcissement des mesures.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV