"Une perte de chance": touchée par un cancer du sein après la déprogrammation d'une opération, elle témoigne

Avec 1422 patients pris en charge en services de réanimation et 6928 malades hospitalisés en lien avec le Covid-19, les établissements de santé franciliens sont au bord de la saturation. A tel point que l'Agence régionale de santé a demandé il y a quelques jours "d'anticiper une montée en charge du nombre de lits" de soins critiques, impliquant la déprogrammation de près de 80% des autres activités médicales et chirurgicales.
Une situation déjà vécue lors de la première vague de l'épidémie qui a eu de graves conséquences pour de nombreux patients. Parmi eux, Anaïs Favre. Elle devait subir une ablation préventive du sein en mars 2020, afin de limiter les risques de développer un cancer du sein comme sa mère et ses tantes. Mais son opération a été reportée et la jeune femme a, entre temps, développé une tumeur.
"Ce n'est pas le cancer en lui-même qui m'a fait peur. C'est le fait de ne pas pouvoir faire l'opération préventive. C'est vraiment ça qui m'a fortement blessée", confie Anaïs à BFMTV, évoquant "une perte de chance". "Je ne trouve pas normal de ne pas avoir pu faire mon opération à cause du confinement alors que c'était quand même grave. Ce sont des choses lourdes, la preuve est là", ajoute-t-elle.
Anaïs sort à peine de ses six mois de chimiothérapie et souhaitait témoigner pour tous les malades qui se trouvent aujourd'hui dans la même situation qu'elle l'an dernier. "C'est une fierté pour moi de parler pour dire qu'il faut ouvrir les blocs opératoires pour ce genre d'interventions parce que c'est important. C'est très important", souligne-t-elle.