Jean-Marie Le Pen ironise sur Macron et sa "tournée des cimetières"

Jean-Marie Le Pen l’a annoncé toute la semaine dernière: ce lundi 1er mai, comme de tradition, il est place des Pyramides pour rendre hommage à Jeanne d’Arc. Et cette année, il compte sur l’occasion pour lutter contre le candidat "mystérieux" qu’est Emmanuel Macron. "Je pense qu'après notre réunion du 1er mai, notre défilé, et le discours que je prononcerai place des Pyramides, il aura peut-être quelques soucis à se faire pour maintenir son image de rassembleur".
A ce titre, juste avant sa prise de parole, le président d'honneur du Front national a donné le ton:
"Monsieur Macron fait la tournée des cimetières, c'est un mauvais présage pour lui."
En chemin vers la place des Pyramides, Jean-Marie Le Pen a aussi eu un mot pour sa fille et son accession au 2nd tour.
"Bluffé ? Non, je l’ai fait moi-même, c’est vous dire que c’est possible. La situation est bien meilleure sur le plan politique qu’elle ne l’était en 2002. Les petits ruisseaux font les grandes rivières", a-t-il lâché avant de se diriger vers la statue.
Voix chevrotante, bégaiements, problèmes de micro: le discours de Jean-Marie Le Pen a été plus que laborieux ce lundi midi. Il a commencé par redéfinir le nationalisme, qui est pour lui "l'amour de la nation", de même que "le patriotisme est l'amour de la patrie".
"La nation, pour nous, c’est aussi un passé d’où nous venons et sans lequel nous n’aurions pas existé biologiquement, physiquement, moralement et spirituellement", a-t-il déclaré.
Il a ensuite été interrompu pendant une vingtaine de minutes à cause de problèmes techniques; une pause qu'il a animée en chantant a capella Le Chant du départ, un chant révolutionnaire.
Macron, le "candidat de Hollande"
Il a réservé sa sortie tant annoncée sur Emmanuel Macron pour sa fin de discours. L'ex-chef du Front national a dénoncé le "candidat de Hollande", le "bobo de gauche, le candidat du système qui, depuis 40 ans, droite et gauche comprise, a conduit la France de décadence en déchéance".
"Il nous parle d’avenir mais n’a pas des enfants, nous parle de travailleurs mais c’est un ancien banquier de chez Rothschild, il veut dynamiser l'économie mais fait partie de ceux qui l’ont dynamitée", a-t-il chargé.
"Il ne peut pas être président des Français, surtout après avoir accusé la France de crimes contre l'humanité", a insisté Jean-Marie Le Pen, en référence à la sortie d'Emmanuel Macron sur la colonisation, le traitant au passage "d'énarque pantouflard".
Le fondateur du Front national a donc appelé à nouveau à voter pour sa fille, "une mère de famille engagée au service du pays depuis des années".
"C'est une fille de France, ce n’est pas Jeanne d’arc, mais elle accepte la même mission de celle qu’elle aime et admire". "Offrons-lui dimanche le muguet de la victoire", a-t-il conclu avant d'entonner La Marseillaise.
Un combat "contre la décadence française"
Celui qui est toujours président d’honneur du Front national peine à se faire une place dans cette campagne d’entre-deux tours. Le soir du 1er tour, il a salué le résultat de sa fille, même s’il aurait souhaité une "campagne plus agressive", plus dans le ton de son action politique de plusieurs décennies "contre la décadence française".
Mardi dernier toutefois, Jean-Marie Le Pen a une nouvelle fois embarrassé sa fille en pleine campagne entre-deux tours, en déclarant dans une vidéo que la cérémonie en l’honneur de Xavier Jugelé, le policier tué sur les Champs-Elysées, rendait "plutôt hommage, qu'au policier, à l'homosexuel". Une sortie rapidement condamnée sans appel par sa fille.
En 2015, après avoir appelé au secours de Jeanne d'Arc place des Pyramides, il s'était invité sur scène pendant le discours de sa fille. Ses différentes sorties avaient mené à son exclusion du parti en août 2015, avant d'être maintenu président d'honneur.