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Européennes: Dupont-Aignan source de divisions au sein de son parti? 

Nicolas Dupont-Aignan - Image d'illustration

Nicolas Dupont-Aignan - Image d'illustration - AFP

Selon un récent sondage, Debout la France est, à huit semaines du scrutin continental, crédité de 5% d'intentions de votes.

A deux mois pile des élections européennes du 26 mais prochain, les différentes formations politiques dévoilent peu à peu leurs listes, aiguisent leurs programmes, et les premiers débats sont organisés. Selon un dernier sondage, deux partis semblent maintenant se détacher, LaREM et le RN, tous deux crédités de 24 et 21% d'intentions de vote, très loin devant Les Républicains (12%), La France insoumise (7,5%) et Debout la France, crédité de 5%. 

Et justement, le parti de Nicolas Dupont-Aignan semble depuis quelques semaines faire du surplace. Invité ce mardi sur Europe1, l'ancien maire de Yerres a pourtant fait montre de sa détermination, assurant vouloir "éviter de rendre prisonniers les Français (du) duel" entre les deux partis en tête des sondages. 

"Une élection en milieu de mandat à un tour permet aux Français d'avoir le choix et de ne pas les enfermer dans un faux duel", a-t-il encore estimé. 

NDA dans un entre-deux politique

Malgré ces paroles, Le Parisien, dans un article de ce lundi, assure que Debout la France a pourtant beaucoup de mal à boucler sa liste finale en vue du scrutin européen. Si la semaine passée la figure des Gilets Jaunes Benjamin Cauchy a expliqué son ralliement à l'ancien soutien de Marine Le Pen dans le cadre du second tour de la dernière présidentielle, c'est ce jeudi que les vingt premiers noms seront détaillés.

Et les obstacles sont multiples. Toujours selon le quotidien francilien, le positionnement de la tête de liste des Républicains, François-Xavier Bellamy, empiète sur celui de Debout la France. 

"Bellamy, c’est emmerdant, car il ramène des électeurs vers LR. Il est adoré des milieux versaillais. Mais ce qu’ils gagneront d’un côté, ils le perdront de l’autre", expliquait Dupont-Aignan en janvier dernier. 

Une situation instable et inconfortable, également ressentie un peu plus à droite de l'échiquier politique, au Rassemblement national, qui se réjouit quant à lui d'une telle situation. 

"NDA fait le buzz, mais ça ne colle pas avec sa tête de premier de la classe. Tout cela sonne faux", explique un proche du parti de Marine Le Pen.

Début mars passé, l'homme fort de Debout la France avait fait polémique, accusant, sur le plateau de C à Vous, le journaliste Patrick Cohen de "cirer les pompes de Macron." Il avait été invité par Anne-Élisabeth Lemoine à quitter les lieux

Soutiens ou divisions?

Un comportement qui irriterait certains de ses plus proches collaborateurs? C'est en tout cas ce que croyait savoir RTL au début du mois, relayant via Var-Matin les départs de deux cadres de la fédération varoise du parti, Thierry Sarrauton et Joël Houvet.

"Je ne le reconnais plus! Je l'adorais moi, ce mec, ce n'est plus le même homme", estimait même ce dernier. 

Contacté par BFMTV.com, Debout la France tente malgré tout de calmer le jeu. Pour eux, il ne s'agit que d'une affaire locale sans grand intérêt, et surtout, pas synonyme de dissensions.

"Cela faisait un moment que ce monsieur posait problème. C'est lorsque nous avons prévenu qu'il serait démis de ses fonctions qu'il s'est vengé dans la presse locale. Ce sont des propos qu'il ne tenait pas auparavant", nous explique un membre du parti. 

Puis, revenant sur l'épisode C à Vous, ce proche de Nicolas Dupont-Aignan assure que l'esclandre n'était pas prémédité, réfutant également l'idée selon laquelle les dernières semaines auraient été propices à une série de départs du parti. 

Egalement contactée par nos soins, la fédération des Bouches-du-Rhône, qui avait également été évoquée comme en désaccord avec DLF, réfute elle aussi toute division. "C'est une manipulation et le niveau des adhérents augmente", nous assure-t-on.

Hugo Septier