Emmanuel Macron en campagne sur ses terres natales d'Amiens

Emmanuel Macron part-il chasser les électeurs sur ses terres? - AFP
Le ministre de l'Economie se prépare, lentement mais sûrement. Emmanuel Macron a pourtant le don d'agacer ses collègues ministres avec ses cotes de popularité toujours plus élevées et sa tendance à tirer contre son camp dès que le climat se gâte. Mais dans la ville qui l'a vu naître, il flotte un parfum de campagne électorale.
En campagne "chez lui"?
Ce mercredi 6 avril, Emmanuel Macron rendra visite à la ville de son enfance, Amiens. L'occasion pour le ministre de chasser sur ses terres autour de "rencontres citoyennes" auxquelles seront invités des habitants de la région. Des habitants qui ne sont pas tous acquis à la cause de l'ancien banquier d'affaires. "Moi je vote à gauche depuis toujours, et je ne vais pas changer pour lui", explique l'un d'eux au micro de BFMTV, sous-entendant que le ministre de l'Economie n'appartient pas à sa définition de la gauche. "Il y a un poste de député à prendre", prophétise un autre, certain que "ça devrait l'intéresser".
Officiellement, le ministre de l'Economie doit visiter le site industriel de Procter & Gamble, et rencontrer d'anciens salariés de Goodyear. Mais ces "rencontres citoyennes" avec les habitants, organisées à huis clos au Palais des Congrès d'Amiens pourraient bien être le véritable objet du déplacement. Au Figaro, un ministre confirme ce que tout le monde pense: Emmanuel Macron est sur le point de lancer son mouvement. "C'est ce qui se dit", confirme cette source ministérielle.
Le gouvernement et le PS s'agacent
Dans les rangs du gouvernement, les ambitions politiques d'Emmanuel Macron passent mal. Auprès du Figaro, Pascale Boistard, secrétaire d'Etat aux Personnes âgées, fulmine.
"Ce qu'Emmanuel Macron fait en dehors de ses fonctions ministérielles, je m'en fiche", confie-t-elle. "Sa vie, son œuvre, ses ambitions politiques personnelles, je m'en fiche. Ce que j'aimerais savoir, c'est ce qu'il va dire et proposer pour la revitalisation de ce bassin d'emplois très sinistré après la fermeture du site Goodyear", ajoute cette proche de François Hollande.
Même son de cloche du côté de la section PS de la Somme. Philippe Casier, premier secrétaire de la section, estime, sur BFMTV, que "ce qu'il dit ne fait pas partie de l'histoire des socialistes" et "espère que ça ne fera pas partie de l'avenir de la gauche". Une vision partagée au conseil municipal de la ville. Le groupe PS, croit savoir Le Courrier Picard, a ainsi prévu d'accueillir le ministre "avec un drapeau socialiste et un crêpe noire dessus, en signe de deuil".