"Réunir notre famille": Emmanuel Macron veut "réarrimer" le Royaume-Uni après le Brexit

C'est une main tendue adressée par le président français aux Britanniques. Juste avant sa première visite d'État au Royaume-Uni depuis le Brexit en 2016, Emmanuel Macron a exprimé sa volonté de voir le pays anglo-saxon se rapprocher à nouveau de l'Europe et de la France, dans les colonnes de Paris Match.
"C'est un moment important pour notre Europe (...) La volonté exprimée par le Royaume-Uni de se rapprocher de l'Union européenne est un signal fort", a-t-il déclaré.
Depuis l'élection de Keir Starmer au poste de Premier ministre, l'État britannique a retissé des liens forts avec l'UE. En témoigne l'accord commercial signé au mois de mai avec Ursula von der Leyen qui met la Grande-Bretagne "de retour au premier plan".
"Chemin de reconvergence"
Et dans un contexte d'Europe bousculée par les conflits militaires (l'Ukraine) et commerciaux (les taxes douanières américaines), Emmanuel Macron veut profiter de son voyage pour retisser des liens solides.
Et pour accomplir cet objectif, le chef de l'État devrait faire un certain d'annonces marquant l'entente entre les deux pays. "Cela se traduira par un certain nombre d'avancées sur la sécurité et la défense, l'économique, la lutte contre l'immigration et en matière culturelle".
Ainsi, le président de la République parle d'un "projet" vecteur de "beaucoup de sens" car il "permet aux non-membres de l'UE de se réengager dans un collectif".
"Notre responsabilité aujourd'hui, c'est de réunir notre famille", a-t-il assuré, souhaitant que l'Europe et le Royaume-Uni empruntent tout deux un "chemin de reconvergence".
Les "nombreux mensonges" du Brexit
Dans cette interview, Emmanuel Macron est également revenu sur le Brexit et ses conséquences. S'il ne remet pas en cause le choix "démocratique" du "peuple", il qualifie cette décision de "saut dans l'inconnu", nourri de "nombreux mensonges dans un contexte où les fake news ont profondément altéré le débat démocratique".
"On avait expliqué aux Britanniques qu'ils feraient des économies massives en sortant de l'Europe. Ce n'est pas vrai. Qu'ils régleraient plus facilement les questions migratoires. Ce n'est pas vrai non plus", a-t-il ajouté, assurant que "cette tentation du grand large n'a pas rendu la Grande-Bretagne plus heureuse, ni plus forte".
Toutefois, le président de la République reste lucide sur la possibilité d'une réintégration à l'Union européenne : "Ce sera très dur", a-t-il estimé.
Emmanuel Macron a été accueilli aujourd'hui par le roi Charles III et la reine Camilla au palais de Windsor et a déclamé un discours devant les deux chambres du Parlement au Palais de Westminster. Sa visite d'État doit encore durer deux jours.