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Manifestants, banderole, interpellations: le voyage mouvementé d'Emmanuel Macron aux Pays-Bas

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La réforme des retraites poursuit le chef de l'État au-delà des frontières françaises. En deux jours à La Haye et à Amsterdam, il a été interpellé à plusieurs reprises par des opposants au texte.

Une visite chahutée. Emmanuel Macron a entamé ce mardi une visite d'État de deux jours aux Pays-Bas, la première d'un président français dans ce pays depuis 23 ans. Dans l'Hexagone, le président s'est fait relativement discret sur le terrain ces dernières semaines, à l'exception d'un déplacement à Savines-le-Lac pour dévoiler son plan eau.

Si le chef de l'État a été salué par des acclamations du public à son arrivée au palais royal d'Amsterdam, la suite de sa visite a été plus mouvementée, sur fond de protestation contre la réforme des retraites.

• Des manifestants à son arrivée

Un petit groupe de manifestants situé derrière une barrière a déployé une banderole "On battra pas en retraite" ce mardi alors qu'Emmanuel Macron participait à une cérémonie de dépôt de gerbes à Amsterdam. La police néerlandaise est rapidement intervenue, rapporte Reuters.

Dans l'après-midi de son arrivée, le président s'est rendu à La Haye pour prononcer un discours sur l'avenir de l'Europe. Devant la salle de théâtre, il était attendu par une trentaine de jeunes Français qui ont scandé: "Macron, on est là pour l'honneur des travailleurs et pour un monde meilleur".

• Interpellé sur la démocratie à La Haye

À l'intérieur de l'amphithéâtre, Emmanuel Macron a également été rattrapé par les débats contre la réforme des retraites. Alors qu'il entamait sa prise de parole devant des étudiants, un militant l'a interpellé depuis les gradins.

"Désolé de vous interrompre... mais où est la démocratie française?", a-t-il crié en anglais.

Une deuxième personne a ensuite lancé: "Personne n'écoute... vous avez des millions de personnes dans la rue". Dans le même temps, des manifestants ont tenté d'accrocher une banderole où il est écrit "Président de la violence et de l'hypocrisie". Ils ont été évacués par la sécurité.

"Ceci est une démocratie et une démocratie est exactement un endroit où l'on peut manifester", a répliqué le chef de l'État lorsqu'il a pu reprendre la parole après une minute d'interruption.

• Deux militants interpellés à Amsterdam

Ce mercredi, Emmanuel Macron s'est rendu à l'université d'Amsterdam. À son arrivée, deux manifestants, un homme et une femme, ont été interpellés et arrêtés pour "trouble à l'ordre public et menace" parce qu'ils "couraient vers le président", a déclaré le porte-parole de la police de la ville.

Des images montrent l'homme stoppé dans sa course et brutalement plaqué au sol à proximité du chef de l'État français. "Pour l'honneur des travailleurs, même si Macron ne veut pas, nous, on est là", a-t-il scandé plusieurs fois, avant et après avoir été maîtrisé par les forces de l'ordre. Une dizaine d'autres contestataires se trouvaient à proximité.

• Banderoles et pancartes

Après les événements de la veille, le dispositif de sécurité a été largement renforcé pour cette deuxième journée de déplacement, selon des informations de BFMTV. Alors qu'Emmanuel Macron rencontrait des entrepreneurs et chercheurs dans un laboratoire d'Amsterdam, une quarantaine de manifestants l'attendaient à sa sortie.

Ils brandissaient deux banderoles, dont la même que la veille à La Haye affirmant "Président de la violence et de l'hypocrisie", ainsi que des pancartes.

L'un d'eux, Français et étudiant en sciences sociales à Amsterdam, s'est présenté à des journalistes comme un libertaire. Il a expliqué avoir voulu dénoncer les "violences" policières lors des manifestations en France et "gâcher" la visite du président.

Salomé Robles avec AFP