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Elysée: Bruno Roger-Petit attend d'être fixé sur son sort

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Alors que Challenges annonçait son départ imminent ce mercredi, le porte-parole de l'Elysée a démenti. Une réorganisation de la communication élyséenne est pourtant bien en cours.

Son départ de l'Elysée? Une "fake news". Alors que son ancien média annonçait ce mercredi qu'il allait quitter ses fonctions de porte-parole de la présidence de la République, Bruno Roger-Petit a démenti, tandis que l'Elysée s'est refusé à commenter la nouvelle. Au lendemain de cette annonce, une certitude: la réorganisation de la communication élyséenne en cours est révélatrice de la délicate position de l'ancien journaliste dans l'actuel organigramme.

Selon nos informations, le départ de Bruno Roger-Petit, qui participait mercredi soir au dîner organisé au palais présidentiel avec les francs-maçons, n'est pas tout à fait acté, et le porte-parole attend encore d'être fixé sur son sort. Si son départ n'avait effectivement pas lieu, reste à savoir sous quelle casquette il resterait auprès du chef de l'Etat. L'actuelle plume du chef de l'Etat, Sylvain Fort, s'apprête à prendre les rênes du service communication de l'Elysée, à un poste qui n'existait pas jusque-là. Le nouveau directeur de la communication sera secondé par la conseillère presse et communication Sibeth Ndiaye, en fonction depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

La greffe n'a pas pris

Du fiasco de l'affaire Benalla, on retient une image, l'apparition rare de Bruno Roger-Petit devant les caméras. Une prestation de 1,52 minute, qui apparaît décidée dans l'urgence, et au cours de laquelle le porte-parole fait plusieurs annonces qui seront contredites les jours suivants. Notamment l'idée selon laquelle Alexandre Benalla aurait été démis de ses fonctions de chargé de sécurité auprès du président et cantonné à des événements internes à l'Elysée, après la découverte de la vidéo où on le voit tabasser des manifestants le 1er mai. Au contraire, il apparaîtra après ces faits à Giverny auprès du président, au Panthéon pour l'entrée de Simone Veil ou encore sur les Champs-Elysées dans le bus des Bleus, à leur retour de Russie.

Pour Christophe Barbier, éditorialiste à BFMTV, la réorganisation en cours est "un aveu d'épuisement de l'équipe en place, qui est depuis 4 ans dans une phase de conquête et d'exercice du pouvoir". Un épuisement qui s'est cristallisé au moment de cette affaire. 

Remise à plat de la stratégie de com'

"Ils sont épuisés, il n’y a plus les réflexes et on l’a vu dans l’affaire Benalla. On rate la communication de crise: silence pendant 24 heures, puis intervention au pupitre de Bruno Roger-Petit, tel un présentateur de journal télévisé bulgare des années 70. Derrière, 4 jours de flottement, personne ne parle. On a frôlé le pire, il y a épuisement de cette stratégie de communication, il faut la remettre à plat", explique-t-il sur notre antenne. 

A son arrivée en septembre 2017, Bruno Roger-Petit n'apparaissait pas dans l'organigramme de l'Elysée. Puis il a figuré dans la liste des membres du cabinet du chef de l'Etat, en tant que conseiller et porte-parole, mais avec une position restée floue. Pas chargé de relayer la parole officielle du président auprès des journalistes, il devait plutôt faire de la pédagogie autour de son action en off, tout en s'intégrant à une équipe déjà en place et très soudée, formée autour d'Emmanuel Macron dès 2014. D'après nos informations, la greffe n'a jamais pris. Sur le plan symbolique, le bureau de Bruno Roger-Petit à l'Elysée se trouvait d'ailleurs près de celui de Brigitte Macron, et non dans l'aile occupée par le chef de l'Etat.

Charlie Vandekerkhove avec Camille Langlade