Dissuasion nucléaire: Macron rappelle que "la décision a toujours été et restera entre les mains du président"

Lors d'une allocution télévisée ce mercredi 5 mars, Emmanuel Macron a indiqué "ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion (nucléaire) de nos alliés du continent européen".
"La décision a toujours été et restera entre les mains du président de la République, chef des Armées", a prévenu Emmanuel Macron.
Le chef de l'État a noté que la dissuasion nucléaire est "souveraine, française de bout en bout". "Nous avons l’armée la plus efficace d’Europe, et nous sommes dotés de capacité de dissuasion nucléaire. Ceci nous protège beaucoup plus que nos voisins", a déclaré Emmanuel Macron.
De nouveaux investissements pour la défense
Dès ce vendredi 28 février dans une interview aux chaînes publiques portugaises, Emmanuel Macron avait déclaré que "si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique".
"Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles mais je suis disponible pour que cette discussion s'ouvre", avait alors précisé le président français.
Ce dimanche, Emmanuel Macron s'était dit prêt dimanche auprès du Parisien à un "dialogue stratégique" avec les pays européens qui n'ont pas l'arme nucléaire pour ne plus dépendre de la dissuasion américaine. Cela "rendrait la France plus forte" car "aujourd’hui" les missiles russes déployés en Biélorussie "nous exposent", a expliqué le locataire de l'Élysée à nos confrères.
Cette idée d'Emmanuel Macron a divisé la classe politique ces derniers jours, le Rassemblement national se disant "totalement opposé à partager le bouton nucléaire", selon des termes de Jordan Bardella. Une ligne partagée par le président des députés LR Laurent Wauquiez qui a jugé ce dimanche sur LCI que "le bouton nucléaire ne se partage pas". De leur côté, le premier secrétaire des socialistes Olivier Faure a dit "se retrouver" dans les propos de Macron.
Lors de cette allocution télévisée, le président français a souligné la "menace" que représente la Russie pour la France et a annoncé des "investissements supplémentaires" dans le domaine de la défense mais sans augmenter les impôts des Français. "L'indépendance économique, technologique, industrielle et financière sont des nécessités", a-t-il affirmé depuis le palais de l'Élysée.
Le Conseil européen extraordinaire qui se tient jeudi à Bruxelles devrait permettre de franchir des "pas décisifs", "proposés depuis plusieurs années par la France" a-t-il expliqué. Parmi les mesures évoquées, permettre aux États membres de l'UE "d'accroître leurs dépenses militaires sans que cela soit pris en compte dans leur déficit". Le président de l'Ukraine Volodymyr Zelensky est convié à cette réunion.
Emmanuel Macron a aussi annoncé une réunion à Paris des chefs d'état-major des pays prêts à garantir une future paix en Ukraine qui aura lieu "la semaine prochaine".