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Attentats de Paris: à quoi va ressembler l'hommage national aux victimes

Par la présence du président de la République, c'est toute la France qui rend hommage aux 130 victimes des attentats.

Par la présence du président de la République, c'est toute la France qui rend hommage aux 130 victimes des attentats. - Dominique Faget - AFP

Deux semaines jour pour jour après les événements tragiques de Paris, la France va rendre hommage aux 130 victimes des terroristes et au centaine de blessés. Une cérémonie va avoir lieu aux Invalides ce vendredi.

Il s'agit du premier hommage national rendu à autant de personnes en même temps en France. Vendredi, à partir de 10h30, le pays tout entier, à travers son président de la République, va se recueillir pour ses 130 victimes et ses 350 blessés lors des attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis. 

Cet hommage, célébré aux Invalides, sera placé sous le signe "de la gravité et de la solennité", explique-t-on à l'Elysée. La Marseillaise, jouée par la Garde républicaine, va à nouveau retentir. Une fois, en début de cérémonie, juste avant un interlude musical, puis à la fin de cet hommage d'une heure. L'émotion sera forte lorsque les 130 noms des disparus seront prononcés un à un. Une séquence qui sera suivi d'un long de moment de silence respectée par la foule, avant le discours du chef de l'Etat.

Unité nationale

Si de nombreux lieux ont été imaginés pour organiser ce rassemblement, comme la place de la République ou même le Bataclan, pour des raisons de sécurité, le choix s'est porté sur les Invalides, un lieu clos plus facile à sécuriser. Car près d'un millier de personnes seront présentes dans la cour d'honneur des Invalides. La famille proche des 130 victimes, mais aussi des blessés pouvant se déplacer, ainsi que des représentants des policiers, des pompiers ou des médecins qui sont intervenus sur les lieux des attaques, viendront se recueillir.

A leurs côtés, toute la classe politique française sera présente. Outre le président de la République et le gouvernement au complet, les chefs des principaux partis ont été invités à cet hommage national au nom de l'unité nationale. Ainsi, Nicolas Sarkozy (Les Républicains) retrouvera le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis, la présidente du Front national Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. 

Hommage à une génération

Mais François Hollande, qui souhaite une cérémonie "sobre" sera le seul à s'exprimer pendant une trentaine de minutes. 

"Le président a commencé à réfléchir à son discours le week-end dernier et devait y travailler dans l'avion qui le conduisait mardi à Washington", confie son entourage.

Par les mots qu'il prononcera, le chef de l'Etat veut qu'"à travers son hommage aux victimes, il rendra hommage à une génération", celle abattue sur des terrasses de cafés et de restaurant ou celle qui assistait à un concert au Bataclan. La génération des 25-35 ans.

Emotion pour les citoyens

Si cette cérémonie ne sera pas ouverte au public, le président de la République a également voulu associer les Français à cet hommage en leur proposant d'accrocher un drapeau tricolore aux fenêtres. "Tout le monde ne pourra pas venir aux Invalides" et "on sait que l'émotion sera grande" après des attentats qui ont "touché au plus profond chacun de nos concitoyens", commentait Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement.

"Nous avons essayé de proposer quelque chose qui permette à chaque Français vendredi d'être aussi partie prenante de cet hommage", a-t-il également souligné.

Un appel entendu par les citoyens. Depuis les attentats de Paris, l'entreprise Doublet, leader européen de la fabrication de drapeaux, explique avoir vu ses ventes doubler. 

Appel au boycott

Une ombre planera toutefois sur cet hommage national. La soeur de François-Xavier Prévost, abattu au Bataclan, a appelé au boycott de cette cérémonie. "Merci monsieur le président, messieurs les politiciens, mais votre main tendue, votre hommage, nous n'en voulons pas et vous portons comme partie responsable de ce qui nous arrive!", écrit-elle sur Facebook.

Matthieu Mauduit, frère de Cédrid, victime lui-aussi des terroristes, lui ne se rendra pas à Paris ce vendredi. Même s'il estime qu'il est "important pour les gens de se recueillir", il n'assistera pas "à cette cérémonie car je souhaite me recueillir avec mes enfants". "Je ne voudrais pas que l'on retombe dans un effet charlie bis ou après quelques mois tout le monde a tout oublier (...) et je n'ai pas envie de croiser les hommes politiques, qui ne sont pas coupables, mais qui ont une certaine part de responsabilité par leur inaction", explique-t-il sur BFMTV.

Justine Chevalier