"Ambiance pesante, lourde": Emmanuel Macron "pas du tout content" de la fuite du rapport sur les Frères musulmans

Le président français Emmanuel Macron donne une conférence de presse, le 17 mai 2025 à Tirana - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Une fuite qui suscite la colère du président de la République. Suite à la publication prématurée d'un rapport sur "l'entrisme" des Frères musulmans, "le président Macron n'était pas du tout content des fuites et l'a fait savoir", indique à BFMTV un participant du Conseil de défense qui s'est tenue ce mercredi 21 mai.
Dès ce mardi matin, des extraits du rapport ont été dévoilés dans Le Figaro, soit plus de 24 heures avant la tenue du Conseil de défense.
Emmanuel Macron demande de "nouvelles propositions"
"L'ambiance était pesante, lourde", selon ce participant qui précise qu'Emmanuel Macron "a trouvé que la réunion n'avait pas été assez préparée par les ministres".
Le président avait convoqué autour de lui François Bayrou mais aussi plusieurs de ses ministres en charge des Affaires étrangères, des Finances, ainsi que de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et des Sports, "trois secteurs particulièrement visés par cet entrisme par le bas", précise-t-on à l'Élysée. Ce manque de préparation explique pourquoi le sujet reviendra sur la table d'un Conseil de défense en juin prochain.
Le chef de l'État a demandé ce mercredi au gouvernement de formuler de "nouvelles propositions" face à la "gravité des faits" exposés dans le rapport. Emmanuel Macron a aussi promis de rendre public un rapport assez détaillé "d'ici la fin de la semaine", une communication rarissime pour un Conseil de défense.
Le document fait état d'une "menace pour la cohésion nationale" avec le développement d'un islamisme "par le bas" de la part des Frères musulmans.
Il pointe notamment la responsabilité des réseaux sociaux, "vecteur pour les islamistes qui surfent sur des éléments d'actualité et remettent en cause ce que la République défend en matière de laïcité, notamment pour essayer de démontrer que l'État est islamophobe".
De son côté, Bruno Retailleau a présenté au Sénat ce mercredi des premières idées, comme "une meilleure organisation de l'État" avec "un vrai chef de file en matière de renseignement" et "un parquet administratif au ministère de l'Intérieur" pour "diligenter des dissolutions" et "des entraves administratives". Le ministre de l'Intérieur a partagé aux sénateurs sa volonté de "prendre ce problème à bras-le-corps". Selon le rapport gouvernemental, 139 lieux de culte en France sont rattachés aux Frères musulmans, ainsi que 280 associations et 114 écoles coraniques.
Autre sujet qui a suscité la colère d'Emmanuel Macron ce mercredi, l'annonce par Gérald Darmanin d'un projet de prison de haute sécurité en Guyane. Selon des proches du président de la République, cette proposition n'était pas du tout concertée. Le locataire de l'Élysée l'a fait savoir à son ministre de la Justice.