Primaire de la gauche: Mélenchon a fini par échanger avec Montebourg, sans changer d'avis

Jean-Luc Melenchon présente son programme L'Avenir en Commun lors d'une conférence de presse au siège de LFI à Paris, le 8 novembre 2021 - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Un coup de fil qui finit par aboutir... sans porter ses fruits. Alors qu'Arnaud Montebourg s'est mis en scène ce vendredi matin sur son compte Twitter en train d'appeler Jean-Luc Mélenchon - ainsi que d'autres candidats - pour échanger autour d'une éventuelle candidature unique à gauche, le candidat de la France insoumise n'a pas décroché. Les deux hommes ont toutefois échangé quelques heures plus tard, sans parvenir à se mettre d'accord.
Un appel cordial
"L'entretien était long et sympathique. Ça s'est bien passé. Mélenchon reste sur sa position. On ne désespère pas de le convaincre", a rapporté l'entourage du candidat de la Remontada à BFMTV.
Cet échange est le premier signal cordial envoyé par la France insoumise depuis cette initiative de rassemblement lancée d'abord par l'ancien ministre de François Hollande mercredi après-midi, avant d'être suivi quelques heures plus tard par Anne Hidalgo sur TF1.
Le candidat à la présidentielle n'a cependant pas changé d'avis sur son refus de participer à une primaire de la gauche.
Fin de non-recevoir
"Qu'est ce qu'on va faire: se mettre autour d'une table pour se mettre d'accord sur un programme commun. Et puis ensuite il faudra ensuite voter pour celui qui représente les autres? Quand, fin janvier, février? Il vaudrait mieux avoir un candidat avant l'élection présidentielle, ça vaut mieux pour gagner", a ainsi rapporté l'entourage de Jean-Luc Mélenchon à BFMTV.
La France insoumise appelle même Arnaud Montebourg à les rejoindre. "Il a de la place pour tout le monde avec nous, venez ! On a une dynamique, (...), il y a une envie !", avance-t-on encore dans l'équipe du candidat.
Les deux hommes se connaissent d'ailleurs bien. Ils ont longtemps milité ensemble sur les bancs du PS, avant que Jean-Luc Mélenchon n'en claque la porte en 2008. Plusieurs proches de l'insoumis ont même quitté sa campagne pour rejoindre l'équipe de l'ancien ministre du Redressement productif, soulignant certaines proximités idéologiques entre les deux candidats.
"On finit par dégoûter tout le monde"
Si le ton se donc veut relativement amical, le message du député des Bouches-du-Rhône est constant depuis la publication de la lettre d'Arnaud Montebourg appelant à l'unité de la gauche.
"Avec ce genre de comédies, on finit par dégoûter tout le monde.(...) C'est une sorte de prophétie auto-réalisatrice. Nos adversaires ont parfaitement compris que c'était un piège. Cela fait maintenant un an et demi que ce cirque dure", avait ainsi avancé le leader de la France insoumise au micro de BFMTV ce jeudi.
Yannick Jadot et Fabien Roussel ont tous deux également fermé la porte à une candidature unique de la gauche.
66% des sympathisants de gauche appellent toutefois de leurs voeux la présence d'une seule candidature sur la ligne de départ en 2022 d'après un sondage Ipsos-Sopra Steria pour Franceinfo et "Le Parisien-Aujourd'hui en France".