Présidentielle: Anne Hidalgo met en garde, estimant que "bien sûr l'extrême droite peut gagner"

La candidate PS à la présidentielle et maire de Paris Anne Hidalgo, le 2 février 2022 à Paris - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP
À moins de deux mois du premier tour de la présidentielle, Anne Hidalgo est à la peine dans les sondages. La candidate du Parti socialiste (PS) est créditée autour de 2% d'intentions de vote. Si, dans un entretien face aux lecteurs du Parisien, la maire de Paris assure ne pas "croire aux sondages", cette dernière ne cache pas son inquiétude face à la percée de l'extrême droite au sein de l'opinion.
"Bien sûr que l'extrême droite peut l'emporter", s'alarme l'édile de la capitale dans les colonnes du quotidien.
"Je ne me tairai pas"
Dans les derniers sondages parus ces jours-ci, Emmanuel Macron, candidat encore non-officiel à sa réélection, fait la course en tête comme invariablement depuis de longs mois. Le président sortant est suivi par Marine Le Pen et Eric Zemmour, qui tend à dépasser Valérie Pécresse, en perte de vitesse depuis son meeting au Zénith de Paris la semaine passée.
"Je suis scandalisée que dans notre pays, Zemmour puisse dire ce qu'il dit! (...) Je suis révoltée qu'on puisse dire que Pétain a aidé des juifs français parce qu'il a vendu aux Allemands les juifs polonais et que personne ne manifeste! J'ai le sentiment que, dans le débat politique aujourd'hui, il vaut mieux être un fasciste négationniste qu'une femme de gauche républicaine! Eh bien moi, je ne me tairai pas", s'insurge Anne Hidalgo.
Et d'exhorter: "Il faut se réveiller! Le lendemain du 10 avril, il n'y aura plus que les yeux pour pleurer", met en garde la candidate, qui marque son refus, contrairement à Christiane Taubira, de débattre avec Eric Zemmour. "Je débattrai face à tous les candidats à la présidentielle", balaye Anne Hidalgo, refusant un face-à-face.
"Pardon, mais l'élection présidentielle ce n'est pas ce spectacle navrant, désolant, écoeurant de violence, de mauvais spectacle avec des mauvais comédiens à tous les étages!", tance la socialiste, qui assure, une nouvelle fois en dépit des turbulences que traverse sa campagne, qu'elle s'est engagée et qu'elle ira "jusqu'au bout".
Sur notre antenne jeudi, Anne Hidalgo avait critiqué la campagne actuelle, évoquant une séquence "très moche, vulgaire et violente".
Hidalgo pointe la "faute morale" de Pécresse
Valérie Pécresse, qui a été vertement critiquée après son meeting au Zénith, notamment pour son évocation des "Français de papiers" et de la théorie raciste et complotiste du "grand remplacement", relevant habituellement du vocable de l'extrême droite, a estimé sur BFMTV faire l'objet d'un "phénomène machiste".
Pour Anne Hidalgo, si "Valérie Pécresse a commis une faute morale en allant sur le terrain de l'extrême droite en parlant de 'grand remplacement'", son adversaire des Républicains (LR) "fait l'objet de critiques sexistes et misogynes".
"Pour avoir quelques heures de vol en politique, je peux témoigner que dans l'univers médiatico-politique, le sexisme y est d'une très grande vivacité", assure Anne Hidalgo.