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Présidentielle

Pour Macron et ses proches, il n'y a pas de "Fouquet’s bis"

Emmanuel Macron a fêté son score au premier tour de la présidentielle dimanche dans une brasserie parisienne, aux côtés d’intellectuels et de personnalités du monde de la culture.

Ils contre-attaquent. Emmanuel Macron et ses proches répliquent après les accusations de triomphalisme portées contre lui par ses adversaires politiques. En cause: la soirée organisée dimanche à la Rotonde, un célèbre restaurant parisien, pour fêter la pole position du candidat d’En Marche! au premier tour de la présidentielle (23,75%).

Interrogé par BFMTV et RMC ce lundi matin sur ces agapes aux allures de "Fouquet’s bis", du nom de la brasserie chic où Nicolas Sarkozy avait fêté sa victoire au second tour de la présidentielle en 2007, Gérard Collomb a contesté le parallèle:

"Oh, la Rotonde, si vous le permettez, ce n’est pas totalement le Fouquet’s".

"Une soirée bon enfant"

"Mais n’y avait-il pas là une démonstration d’autosatisfaction un peu excessive?", l’a alors relancé Jean-Jacques Bourdin. Réponse du maire de Lyon, l’un des premiers élus PS à s’être rallié à Emmanuel Macron:

"Non, je ne crois pas, c’était vraiment une soirée bon enfant, où il est allé remercier celles et ceux qui se sont engagés. Il n’y avait pas une majorité de people, il y avait surtout des militants qui avaient tout sacrifié pendant un an pour le porter là où il est aujourd’hui. C’était normal qu’il ait ce geste envers eux".

Après l’interview, l’édile lyonnais est même allé jusqu’à publier sur Twitter… la carte de la Rotonde. Manière de démontrer le fossé qui séparerait la brasserie touristique de l’établissement VIP des Champs-Elysées.

"Une polémique instrumentalisée"

Benjamin Grivaux, le porte-parole d’Emmanuel Macron, a également dénoncé une "polémique honteuse" au micro de BFMTV ce lundi:

"Les gens qui étaient présents dans cette brasserie parisienne (…) c’était les adhérents du mouvement. Ceux qui font l’accueil le matin, préparent les cafés, tout le secrétariat, les gens qui assurent notre sécurité depuis le début de cet engagement. Donc franchement, cette polémique est à mon avis très instrumentalisée".

Et de présenter le Front national et sa candidate, qualifiée pour le second tour avec 21,5% des voix, comme l’instigateur de la controverse:

"Je comprends la colère de Marine Le Pen de ne pas être en tête du premier tour, je comprends son désarroi. Elle va passer quinze jours à nous taper dessus, c’est manifestement le seul programme qu’ils ont à proposer aux Français, je leur laisse donc à leur polémique".

Macron cible "le petit milieu parisien"

Emmanuel Macron a lui-même tenu à mettre les points sur les "i". Aux abord de la Rotonde dimanche soir, le favori de la présidentielle s’est quelque peu agacé face à un journaliste d’Europe 1 qui faisait le rapprochement avec la fameuse soirée du Fouquet’s:

"Si vous n'avez pas compris que c'était mon plaisir ce soir, d'inviter mes secrétaires, mes officiers de sécurité, c'est que vous n'avez rien compris à la vie (…). Je crois qu'au Fouquet's il n'y avait pas beaucoup de secrétaires, pas beaucoup d'officiers de sécurité. Moi, je n'ai pas de leçons à recevoir du petit milieu parisien".

Outre les militants qu'évoque Emmanuel Macron, de nombreuses personnalités de la culture ou du spectacle étaient présentes dimanche soir pour célébrer le succès de l’ex-ministre de l’Economie: Line Renaud, Pierre Arditi, Erik Orsenna, Stéphane Bern, Jacques Attali, François Berléand…

"Comme s'il avait déjà gagné"

Un cadre festif que n’ont pas manqué d’exploiter les adversaires politiques de l’ancien patron de Bercy. Florian Philippot, le premier lieutenant de Marine Le Pen, a estimé ce lundi matin au micro de Jean-Jacques Bourdin:

"Quand on y va (à la Rotonde, NDLR) en s’entourant de tout le showbiz, comme un soir de victoire à la Sarkozy, à la bling-bling, je pense que ça montre un état d’esprit (…). Il fait ça le soir d’un premier tour, comme s’il avait déjà gagné, comme si le vote des Français n’avait aucune importance".

Dans un genre plus nuancé, Christian Estrosi a conseillé à celui qui aura son vote de faire profil bas. Sur France 2, le patron LR de la région PACA a déclaré:

"Je demande à Emmanuel Macron d’être dans la réserve et de ne pas faire de triomphalisme!".

Ghislain de Violet