REVUE DE PRESSE - "Les Français ont renvoyé gauche et droite dos à dos pour tenter une nouvelle aventure"

Les unes de la presse du lundi 24 avril - Montage BFMTV.com
La qualification pour le second tour de la présidentielle française d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen est comparée dans la presse nationale à un "big bang" laissant "la droite K.-O." et la gauche à terre. "Big bang" ou "grand saut dans le vide", écrit le quotidien économique Les Echos, qui retient de ce scrutin l'expression d'un "ras-le-bol du 'système', table rase du passé". "Les électeurs ont choisi dimanche de tourner la page de la vie politique française telle qu'elle était structurée depuis le début de la Ve République", poursuit le journal.
"Ce résultat constitue un séisme dont les répliques seront durables", estime le quotidien généraliste catholique La Croix. Le journal libéral L'Opinion relève que "c'est une toute nouvelle page de l'histoire de la Ve République que les électeurs français ont ouverte, ce dimanche 23 avril, en éliminant de la présidentielle tous les représentants des partis politiques qui, à un titre ou à un autre, avaient gouverné dans les décennies passées".
"Les Français ont renvoyé gauche et droite dos à dos pour tenter une nouvelle aventure", commente L'Alsace. "La droite K.-O.", se désole le quotidien de droite Le Figaro, qui constate qu'"ainsi donc, l'imperdable a été perdu". "Alors que le désir d'alternance, après un quinquennat unanimement jugé calamiteux, n'a jamais été aussi puissant, (la droite) ne sera pas, pour la première fois de son histoire, représentée au second tour de l'élection présidentielle", écrit le quotidien.
"Le gendre idéal a renversé la table"
En position de favori, celui que Le Parisien baptise "la sensation Macron" est désormais "à une marche" du pouvoir, comme le titre à sa Une Libération. Dans Le Journal de la Haute-Marne juge que "d'une certaine manière, le gendre idéal a renversé la table !" "Chapeau l'artiste ! Huit mois auront permis à Emmanuel Macron de transformer son OPA sur la vie politique", s'enthousiasme même Le Républicain lorrain.
"Emmanuel Macron n'a pas encore gagné, mais il a réussi son opération : pulvériser le vieux monde politique", tempère Ouest-France. "Le second tour opposera donc le social-libéralisme au nationalisme, l'ouverture à la fermeture, l'Europe unie à la France seule", explique Libération, ajoutant qu'"en principe, grâce aux républicains de tous les partis, le jeune premier du scrutin l'emporte sur la vilaine marâtre".
Mais, nuance le journal de gauche, "le FN réalise le score le plus fort de son histoire à une présidentielle. Et si le combat se change en une confrontation peuple-élites, qui peut augurer à coup sûr du résultat? Dans un décor neuf, tout est possible. Autrement dit, vigilance".
Un "Jamais" sans ambiguïté barrant une photo de Marine Le Pen s'affiche à la Une du journal communiste L'Humanité, qui lance cet appel: "rassemblons-nous pour lui barrer la route".