Le petit-fils du général de Gaulle charge Dupont-Aignan et le FN

Yves de Gaulle et son épouse, avec François Hollande, le 8 mai 2016, aux cérémonies de la victoire des Alliés. - YOAN VALAT - POOL - AFP
La famille de Gaulle s’agace. Deux jours après le ralliement à Marine Le Pen de Nicolas Dupont-Aignan, "gaulliste" revendiqué, le petit-fils du général a pris la plume pour remettre les pendules à l’heure. Dans une tribune adressée lundi à l’AFP, intitulée "Ça suffit ! Rappel aux gaullistes et aux autres", Yves de Gaulle rappelle certes que l’action et les valeurs de son grand-père "appartiennent à l’Histoire, c’est-à-dire à tout le monde".
"Assumer sans se cacher"
Pour autant, l’ancien conseiller à la Cour des comptes, âgé de 65 ans, s’indigne d’un détournement de l’héritage gaulliste:
"Dans cette campagne électorale où bien peu de l'essentiel a été abordé, que ceux qui se rallient ou défendent le côté obscur de la France aient le courage d'assumer sans se cacher. Surtout pas derrière l'excuse d'un prétendu gaullisme! Tout ne peut pas se dire! Honte à ceux qui oublient, ou pire, dévoient le message de ce qui fut notre honneur!".
Si Yves de Gaulle ne cite pas de nom, c’est bien Nicolas Dupont-Aignan qui semble visé.
"Leur haine est toujours présente"
L’auteur d’Un autre regard sur mon grand-père Charles de Gaulle dresse également un long réquisitoire contre l’extrême-droite:
"Et que dire de ceux qui l'ont toujours combattu, déchu de sa nationalité, condamné à mort pendant la guerre, cherché à le tuer plusieurs fois au début de la Ve République, vilipendé sa politique d'émancipation des peuples, de renouveau de la patrie, de la grandeur d'un État juste et conquérant! Leur haine est toujours présente. Leurs disciples sont toujours là, qui n'ont pas changé. Ils sont la régression, la négation et l'exclusion".
"De Gaulle, c’est l’avenir dans l’ouverture aux autres, frontières économiques, peuples et pays, sans renier les intérêts du nôtre", considère au contraire Yves de Gaulle.
Depuis le début de l’entre-deux-tours, les adversaires du FN ne se sont pas privés de rappeler que le parti de Marine Le Pen comptait parmi ses fondateurs des collaborateurs ou des partisans de l’Algérie française, des figures très souvent anti-gaullistes.