Interview de Macron: Pécresse saisit le CSA pour rétablir "l'égalité de temps de parole"
Une soirée qui tombe mal pour Valérie Pécresse. Alors que TF1 a annoncé lundi soir diffuser un entretien enregistré d'Emmanuel Macron ce mercredi, la candidate des Républicains a annoncé saisir le CSA.
"On ne peut pas avoir un président candidat qui se fait ouvrir les chaînes de télévison à la demande et qui, pendant des heures, fait sa campagne alors même que ses adversaires doivent se contenter de 5 minutes de duplex pour lui répondre", a d'abord jugé la présidente de la Région Île-de-France en déplacement à Calais au micro de BFMTV.
"Fair-play démocratique"
"Ce n’est pas ça ma conception de la démocratie. Je demande au Conseil supérieur de l’audiovisuel de rétablir l'égalité des temps de parole et le fair-play démocratique", a encore ajouté l'élue.
Les chaînes de télévision TF1 et LCI ont annoncé qu’elles diffuseraient, mercredi à 21h05, un grand entretien avec le président de la République, au cours duquel il sera interrogé durant une heure trente sur le bilan de son quinquennat. Cet interview a été enregistrée dans les conditions du direct.
Valérie Pécresse devait à la même heure être l'invitée de "Face à BFM". Alors que l'émission a été reportée en raison de l'interview présidentielle, l'entourage de la candidate ne décolère pas, accusant Emmanuel Macron de faire campagne pour 2022 sans être officiellement candidat.
Sarkozy avait aussi accordé un long entretien en janvier 2012
Geoffroy Didier, eurodéputé LR et porte-parole de la patronne de la région-capitale, a d'ailleurs dénoncé les "faux-semblants" de l'Élysée sur son compte Twitter. Nicolas Sarkozy avait pourtant été aussi longuement interviewé lui aussi le 29 janvier 2012 alors qu'il n'était toujours pas officiellement candidat à sa réélection.
"Un secret de Polichinelle"
Les oppositions, au-delà des bancs de la droite, ont demandé à la présidence de sortir de son ambiguité.
"Les Français attendent de la franchise, de la transparence, il suffit de dire 'je serai candidat à ma réélection'", a estimé Marine Le Pen sur RMC ce lundi.
Manuel Bompard, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, a quant lui demandé à Emmanuel Macron de mettre fin à "un secret de Polichinelle" sur France info.
Le président de la République fait pour l'instant la course en tête dans les sondages. Au premier tour, l'actuel locataire de l'Elysée recueillerait 23% des bulletins, soit une baisse de 2 points en deux semaines et de quatre points en un mois d'après le sondage Elabe pour BFMTV et L'Express. Malgré ce dévissage, le chef d'État bénéficie encore du soutien de 7 de ses électeurs sur 10 du premier tour de la présidentielle de 2017.