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Présidentielle

Désunion de la gauche: pour Raphaël Glucksmann, "c'est un niveau de pathétique jamais atteint"

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Le député européen Place publique-PS regrette l'absence de candidature commune à gauche à quatre mois de la présidentielle. "Autant de candidats pour aussi peu d'électeurs, c'est une farce", a estimé l'élu sur BFMTV-RMC.

Alors que les appels à l'union de la gauche portée par Arnaud Montebourg et Anne Hidalgo n'ont pas convaincu Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel, Raphaël Glucksmann, député européen Place publique-PS, a exprimé son franc désaccord sur la division des candidatures ce mardi sur BFMTV-RMC.

"C’est quoi ce spectacle? C’est un niveau pathétique qu'on n'a jamais atteint dans ce pays. Et ce n'est pas seulement les électeurs de gauche qui doivent être frustrés. C'est un manque incroyable pour le débat public français. Vous avez d’un côté l’extrême droite, la droite, Emmanuel Macron qui se battent pour gagner et à gauche, ils se battent pour quoi? Ils se battent pour être premier à gauche", a d'abord estimé l'élu bruxellois.

"Autant de candidats pour aussi peu d'électeurs, c'est une farce"

Si Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont fermé la porte à toute négociation, la maire de Paris et l'ancien ministre du redressement productif y croient encore. Anne Hidalgo a ainsi estimé que "sans union, il n'y a pas de destin pour la gauche", lors de son meeting dimanche à Perpignan. Arnaud Montebourg, lui, s'est mis en scène en fin de semaine dernière en train d'appeler les autres figures de gauche présentes sur la ligne de départ. Sans succès.

"On a un match qui ne parle à personne. (...) On a une division comme on n’en a jamais connu. Autant de candidats pour aussi peu d’électeurs (...), c'est une farce", a encore regretté Raphaël Glucksmann.

Les 5 candidatures de gauche récoltent environ 25% des suffrages d'après l'Elyséemètre, l'agrégateur de sondages de BFMTV.com. Emmanuel Macron récolte à lui seul plus de 20% des intentions de vote.

"J'ai hyper honte et je suis en colère"

"J'ai honte, j'ai hyper honte et en dehors de la honte, je suis en colère. C'est pas possible, on peut pas avoir une explosion pareille des inégalités, on ne peut pas avoir un effondrement climatique qui nous pend au nez, (...) la globalisation qui sape le contrat social en France et ne pas avoir à gauche une alternative crédible dans ce pays", a avancé l'eurodéputé.

Pour ce faire, le philosophe appelle la gauche à ne pas délaisser les sujets d'immigration et de sécurité qui ont dominé les premières semaines de campagne d'Eric Zemmour et les premiers pas de la candidate Valérie Pécresse.

"J'aimerais que la gauche nous parle de la France, qu'elle nous raconte comment elle veut rétablir la fierté d'être français. Il faut ça voler à l'extrême droite", a encore estimé le parlementaire européen.

Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot sont pour l'instant les deux seuls candidats de gauche à se démarquer, sans toutefois dépasser la barre des 10% d'intentions de vote. L'insoumis récolte 8% tandis que l'écologiste se situe à 7% d'après le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L'Express.

Marie-Pierre Bourgeois