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Législatives: Le Pen juge "complètement inappropriée" l'intervention de Macron sur le tarmac d'Orly

Marine Le Pen au Pavillon d'Armenonville à  Paris le 24 avril 2022 après l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle

Marine Le Pen au Pavillon d'Armenonville à Paris le 24 avril 2022 après l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Sur le tarmac de l'aéroport d'Orly, Emmanuel Macron a réclamé mardi une "majorité solide" en vue du deuxième tour des élections législatives, dimanche.

"Complètement inappropriée". Ce sont les mots employés ce mercredi par Marine Le Pen, à propos de l'intervention du chef de l'Etat Emmanuel Macron, qui a réclamé mardi sur le tarmac de l'aéroport d'Orly une "majorité solide". La cheffe de file du RN y voit un "signe de fébrilité".

"Ce qui m'a choquée, c'est cette déclaration faite sur le tarmac, dans ses habits de président de la République", a déclaré la députée d'extrême droite, en déplacement dans la matinée à Courrières, dans la circonscription du Pas-de-Calais où elle se représente.

"Je pense que c'est complètement inapproprié au regard du fonctionnement de la République française", a-t-elle mis en avant.

"Je l'ai senti fébrile (...) Cette déclaration est une preuve de fébrilité où il vient demander aux Français de lui donner les pleins pouvoirs" mais "les Français ne veulent pas lui donner les pleins pouvoirs", a-t-elle ajouté. "Rien ne serait pire que de nous perdre dans l'immobilisme, dans le blocage, dans les postures" et "d'ajouter un désordre français au désordre mondial", avait déclaré Emmanuel Macron avant son départ pour la Roumanie pour un déplacement consacré à l'Ukraine.

"Un sketch à la Trump", selon Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon a de son côté dénoncé "un sketch à la Trump", Julien Bayou (EELV) y voyant "un président qui perd ses nerfs". "À chaque fois qu'Emmanuel Macron a des difficultés électorales, il se précipite à l'étranger, pour essayer de se donner une posture", a encore pointé Marine Le Pen.

La candidate a également été interrogée sur de nouvelles accusations contre le ministre des Solidarités, Damien Abad. "Combien faut-il" de nouveaux témoignages "pour considérer qu'à tout le moins M. Abad a un comportement inapproprié avec les femmes?", a-t-elle lancé. Dans un récit publié mardi par Mediapart, une femme dit avoir subi une tentative de viol de sa part en 2010.

Dans une réunion publique dans l'après-midi dans la Somme, où elle a soutenu les quatre candidats RN qualifiés sur cinq circonscriptions, Marine Le Pen a invité les électeurs du RN à se mobiliser, sauf lors de duels entre un candidat de l'union de la gauche Nupes et un de la majorité présidentielle. Dans ce cas-là, "allez à la pêche", a-t-elle lancé.

"Je suis cohérente avec moi-même"

"Que ce soit En marche ou Nupes, les deux sont porteurs d'une politique toxique pour les Français. Je ne peux pas forcer les électeurs à faire un choix", a-t-elle détaillé. "Les électeurs font ce qu'ils veulent, mais je suis cohérente avec moi même."

Elle a appelé "ceux qui ne veulent plus de la République en marche" à "ne pas tomber dans la facilité" de "transformer l'Assemblée nationale en AG de Tolbiac", le campus universitaire parisien connu pour ses mobilisations de gauche mouvementées. "Ça fera rigoler le mercredi (jour des questions au gouvernement, ndlr), mais dans la vie quotidienne des Français ça n'apportera rien".

Quelques dizaines de partisans du candidat apparenté LFI Thierry Ancelet (Nupes) ont manifesté dans le centre de Péronne (Somme) contre la présence de Marine Le Pen et contre la candidate RN au second tour dans cette circonscription, Yaël Menache, qualifiée sur leurs banderoles de "députée fantôme".

E.F. avec AFP