Le SMS moqueur de Claude Bartolone à Richard Ferrand

Richard Ferrand poursuit sa campagne malgré les soupçons qui pèsent sur lui - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Richard Ferrand ne veut pas abdiquer. Jeudi, le ministre de la Cohésion des territoires s’est rendu dans sa circonscription de Bretagne pour poursuivre sa campagne des législatives malgré les dernières révélations du Canard enchaîné. Accusé d’avoir favorisé la société de son épouse dans la location de bureaux mais aussi d’avoir salarié son fils en tant qu’attaché parlementaire, l’ancien directeur des Mutuelles de Bretagne, s'il n'a rien commis d'illégal, est sous le feu des projecteurs.
Et Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, n’a pas manqué de le lui rappeler à travers un SMS teinté d’une pointe d’ironie:
"Bienvenue dans la lumière…", lui a-t-il envoyé d'après Le Télégramme qui a suivi Richard Ferrand le temps de son déplacement en terres bretonnes.
Plus tôt dans la journée, le premier lieutenant d’Emmanuel Macron semblait pourtant revigoré malgré les soupçons qui pèsent sur lui: "J’ai bien dormi. Je suis d’attaque! […] On a une demi-heure d’avance, on file sur le marché!", a-t-il déclaré, toujours selon le quotidien régional.
Pas de démission
De Huelgoat à Saint-Eloy en passant par Pollaouen ou Lopérec, le ministre a parcouru les communes de sa circonscription à la rencontre d’électeurs tantôt chaleureux, tantôt railleurs. "Ils vous emmerdent, hein, depuis que vous êtes ministre? On est là nous! C’est du tir au pigeon tenez bon!", lâchera un habitant. "Je ne serais pas là à l’accueillir si je ne croyais pas en son honnêteté et en ses compétences" affirmera de son côté le maire de Lopérec. Mais les messages ne seront pas toujours empreints de sympathie. "Comment osez-vous? Comment osez-vous monsieur Ferrand?", assènera un couple au ministre qui se verra également qualifié de "Fillon n°2" par un automobiliste.
Richard Ferrand a-t-il songé à démissionner? "Pas une seconde", a-t-il indiqué au micro de BFMTV. "On démissionne quand on est coupable de quelque chose. Je ne suis coupable de rien ni sur le plan légal, ni sur le plan moral", a-t-il ajouté. Et l’ancien socialiste de conclure: "J’espère bien que Dieu me prêtera vie longtemps. […] Les Françaises et les Français veulent que le président ait une majorité pour gouverner et je suis un maillon de cette majorité".
Une campagne "difficile"
Plus tard, Richard Ferrand se confiera au Télégramme, affirmant avoir été "beaucoup plus perturbé" par la polémique sur le Centre-Bretagne que par l’article du Canard enchaîné. Ladite polémique fait référence aux arguments déployés mercredi par le cabinet du principal intéressé pour justifier l’emploi de son fils en tant qu’attaché parlementaire en 2014: "Je vous invite à aller faire un tour en Centre-Bretagne. Ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur internet", a expliqué le cabinet.
Mais le ministre reste déterminé même s’il s’attend à une campagne "difficile": "Ici, les gens me connaissent et savent qui je suis, et à quel point je suis fier et heureux d’être un Centre-Breton".