De Cahuzac à Lamdaoui, ces proches qui embarrassent François Hollande

François Hollande, ici lors de son voyage officiel en Australie en plein milieu de l'affaire Jouyet-Fillon - AFP
François Hollande n’est jamais directement concerné. Mais dans son entourage, conseillers et ministres dérapent, mentent et se voient, parfois, sommés de s’expliquer devant la justice. Suffisant pour ébranler la "République irréprochable" promise par un François Hollande candidat à l’Elysée, et qui souhaitait alors se démarquer du président sortant, Nicolas Sarkozy.
> Faouzi Lamdaoui
Directeur de campagne en 2012 du candidat Hollande, Faouzi Lamdaoui avait été nommé dans la foulée conseiller à l’égalité et la diversité dès l’arrivée du chef de l’Etat à l’Elysée. Il a été contraint de démissionner de ce poste le 3 décembre après avoir été cité à comparaître en correctionnelle pour "abus de biens sociaux". Si l’affaire remonte aux années 2007-2008, c’est un coup dur pour François Hollande, dont Faouzi Lamdaoui est un proche.
En 2013 déjà, il avait créé la polémique quand Charlie Hebdo avait révélé sa grosse colère contre les agents chargés d’assurer sa protection. La raison? Contrairement aux consignes, aucun d’eux n’avait acheté de pains au chocolat, comme l'avait demandé Faouzi Lamdaoui.
> Kader Arif
Kader Arif a présenté sa démission à François Hollande mi-novembre. Secrétaire d’Etat aux anciens combattants, son nom est cité dans une enquête préliminaire du parquet financier. Une société d'un de ses frères, AWF Musique, aurait, selon Mediapart, encaissé plus de 700.000 euros du candidat Hollande pendant la primaire socialiste de 2011, en travaillant pour le microparti du futur président, "Répondre à gauche", et lors de la présidentielle de 2012. Un contrat de coaching, et révélé par Le Monde, le vise aussi directement.
Il était membre du gouvernement depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, dont il est aussi l'un des fidèles. Kader Arif aura accompagné le chef de l'Etat tout au long de sa conquête du pouvoir, de son départ de la tête du PS en 2008, jusqu'à l'Elysée en 2012.
> Thomas Thévenoud
La "phobie administrative" de Thomas Thévenoud a fait du tort au chef de l’Etat. Le jeune député venait tout juste d’entrer au gouvernement – au poste de secrétaire d'Etat en charge du Commerce extérieur – après le remaniement forcé de la fin août quand il a été rendu public qu’il ne déclarait pas ses impôts depuis plus de trois ans. Dans la foulée, des irrégularités de paiement de ses factures EDF ou de ses loyers ont été révélées.
Thomas Thévenoud, 40 ans, proche d'Arnaud Montebourg, s'était fait connaître en rédigeant le rapport sur le conflit opposant les taxis aux VTC, mais aussi en tant quer membre de la commission d'enquête sur... l'affaire Cahuzac et sur la fraude fiscale.
> Jérôme Cahuzac
Ce fut le premier gros couac de l’ère François Hollande. Nommé ministre de Budget, Jérôme Cahuzac est contraint de quitter le gouvernement après avoir reconnu détenir un compte en Suisse et un autre à Singapour. Problème: avant ces aveux, Jérôme Cahuzac avait longtemps démenti les informations de Mediapart et menti à l’opinion, aux députés comme à François Hollande et au Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui avaient choisi de lui faire confiance.
Le désormais célèbre "les yeux dans les yeux" déclamé à l'Assemblée nationale est une marque indélébile du quinquennat de François Hollande. D’ailleurs, l’affaire Cahuzac est l’un des angles d’attaque privilégiés de l’opposition contre le chef de l’Etat.
> Aquilino Morelle
Le conseiller en communication de François Hollande, Aquilino Morelle, accusé de conflit d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique après des révélations de Mediapart, avait annoncé sa démission en avril 2014. Proche d’Arnaud Montebourg, il était devenu la plume du chef de l’Etat dès la campagne 2012.
Mais ce départ d’un conseiller de l’Elysée n’a pas fini d’embarrasser François Hollande puisque le Canard enchaîné révèle ce mercredi qu’Aquilino Morelle a d’ores et déjà trouvé un éditeur pour publier un livre sur son passage à la présidence. Après celui de l’ex-compagne Valérie Trierweiler, un second brûlot menace l’Elysée. "Ça peut saigner", a-t-il affirmé au Nouvel Observateur. "Il tremble, François".
> Jean-Pierre Jouyet
C'est le seul qui n’a pas quitté son poste mais le secrétaire général de l’Elysée a récemment mis François Hollande dans la tourmente. Amis très proche du chef de l'Etat depuis l’ENA, Jean-Pierre Jouyet avait rejoint l’Elysée pour organiser la présidence. Seulement, un déjeuner controversé avec François Fillon, rapporté dans un livre par deux journalistes du Monde, a suffi à emballer la machine début novembre.
L’ancien Premier ministre accuse Jean-Pierre Jouyet d’avoir menti sur la teneur de leur conversation, quand celui-ci affirme qu'il lui aurait demandé que l’Elysée "tape fort" sur son adversaire Nicolas Sarkozy. En outre, le secrétaire général a changé trois fois de version, ce qui a contribué à le fragiliser, quand les conseillers en communication lui recommandaient au contraire de faire profil bas.
> Jean-Marie Le Guen et Yamina Benguigui
Ces deux anciens membres du gouvernement ont été rattrapés par la Haute autorité pour la transparence de la vie politique pour avoir sous-estimé leur patrimoine respectif.
Yamina Benguigui avait ainsi été écartée du premier gouvernement Valls au lendemain des municipales.