Bayrou défend le centre contre toute absorption

"Il n'est pas imaginable que le centre entre dans une opération de soumission", explique François Bayrou. - Fred Tanneau - AFP
"La France a besoin de tout sauf d'un parti unique. François Bayrou, "prêt à aider" Alain Juppé pour 2017, a rejeté dimanche toute idée de "parti unique" absorbant le centre, sous peine de "confrontation", deux jours après l'annonce d'un retour de Nicolas Sarkozy qui amènera les uns et les autres à "une clarification".
Pour le président du MoDem, les premières déclarations de l'ancien chef de l'Etat ne laissent entrevoir qu'une "réédition de l'UMP" version 2002. Et selon lui, "la politique française a besoin de tout sauf d'un parti unique", a-t-il expliqué en clôture de l'université de rentrée du MoDem à Guidel (Morbihan).
Il a même averti, offensif: "Je suis garant que personne, qu'aucune manœuvre, ne privera les Français de ce droit au pluralisme et au dialogue et, s'il le faut, du droit à la confrontation entre la diversité des courants politiques et des visions de l'avenir de notre pays".
"Il n'est pas imaginable que le centre entre dans une opération de soumission à l'égard d'une autre formation politique ou d'un autre responsable politique", a expliqué le président du MoDem sur BFMTV.
Pour autant, celui qui traitait Nicolas Sarkozy d'"enfant barbare" dans son livre "Abus de pouvoir" ne compte pas "se spécialiser dans quelque anti-sarkozysme que ce soit".
Depuis plusieurs mois, le maire de Pau ne cache pas sa proximité et son soutien à Alain Juppé, même s'il réfute le terme de "deal". Le maire de Bordeaux a affirmé dimanche matin qu'il irait "jusqu'au bout" de sa candidature aux primaires de la droite et du centre, se montrant déterminé.
Plusieurs cadres centristes estiment toutefois que si l'ex-Premier ministre ne va pas jusqu'au bout au final, François Bayrou, déjà trois fois candidat à la présidentielle, pourrait être de nouveau tenté... Même si, officiellement, il prêche "l'abnégation", eu égard à la situation du pays.
Refusant les "satellites" et les "soumissions", le président du MoDem a insisté dimanche sur "la liberté" et "les convictions", et s'est posé en "garant de l'indépendance" du centre au sens large. La tâche est d'autant plus aisée que l'autre grand leader du centre, Jean-Louis Borloo, n'est plus dans le paysage politique, après son retrait il y a quelques mois pour raisons de santé.