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Politique

Anne Hidalgo tend la main à La République en marche pour les municipales 2020

Anne Hidalgo

Anne Hidalgo - PHILIPPE LOPEZ / AFP

Pour éviter d'être prise en tenaille et s'assurer d'un duel contre Les Républicains, Anne Hidalgo ouvre la porte à une coalition avec La République en marche pour les élections municipales de 2020.

Sous le feu roulant des critiques que lui lance la droite parisienne, Anne Hidalgo riposte ce lundi dans les colonnes de Libération. "Tenant le cap" tout en se disant "capable d'apporter des corrections", la maire de Paris lance les grandes manœuvres dans l'optique du scrutin municipal de 2020, ménageant La République en marche afin de n'avoir à affronter que la droite dans deux ans.

Vers une coalition?

Toujours membre du Parti socialiste, Anne Hidalgo s'en tient toutefois à l'écart, expliquant se concentrer sur son mandat local. En excluant de rejoindre La République en marche, Anne Hidalgo affirme toutefois vouloir "porter une candidature de coalition", et laisse l'initiative au parti présidentiel.

"Ce sera à eux de se positionner sur mon bilan et sur ce que je vais proposer", invite-t-elle. "Je pense que le président de la République est davantage soucieux des résultats que des étiquettes", affirme ainsi Anne Hidalgo, alors qu'Emmanuel Macron semble décider à mettre la main sur la capitale.

En mettant en avant le triptyque "attractivité, écologie et solidarité", Anne Hidalgo place sa campagne sur un axe compatible avec la plupart des grandes orientations de LaRem.

"Tous les partis qui voudront soutenir cette alliance seront les bienvenus", insiste-t-elle.

Sexisme

Si elle parvient à s'attirer les faveurs du centre, Anne Hidalgo pourra consacrer toute son énergie à la bataille contre une droite locale souvent outrancière, face à laquelle la maire sortante s'estime favorite. Cible privilégiée de la "fachosphère" et des milieux réactionnaires parisiens, Anne Hidalgo, souvent attaquée sur sa gouvernance, estime être victime d'une forme de machisme politique.

"Quand je regarde le parcours de la plupart des femmes politiques dans notre pays, je constate qu’elles ont toutes été taxées d’autoritaires, de rigides", remarque-t-elle. "Pas une n’a échappé à ça. Regardez Edith Cresson, Martine Aubry, Michèle Alliot-Marie, Ségolène Royal… Même Simone Veil (...). II y a quand même une représentation extrêmement sexuée, parfois même machiste, de la femme au pouvoir.
Quand une femme exerce ses responsabilités, on dit qu’elle est autoritaire, voire autoritariste. Quand c’est un homme, cela fait partie des fondamentaux, de la capacité à transformer les choses."

La contre-attaque, qui ne semble pas dénuée de fondement, ressemble toutefois à une pirouette pour éluder la question de son style politique, notamment après que les relations de la maire avec son propre premier adjoint, Bruno Julliard, se sont passablement tendues

Louis Nadau