Voies sur berges: deux ministres critiquent la méthode "un peu brutale" d'Anne Hidalgo

Anne Hidalgo - LOIC VENANCE / AFP
L'affaires de la piétonnisation des voies sur berges n'en finit plus de faire débat. Deux jours après l'annulation par le tribunal administratif de Paris de cette mesure, destinée à lutter contre la pollution, Anne Hidalgo est la cible de critiques, y compris issues du gouvernement.
Sébastien Lecornu, interrogé sur Europe 1 pour savoir s'il soutenait officiellement Anne Hidalgo dans sa démarche, a répondu: "Je n'ai pas à la soutenir ou ne pas la soutenir." "Sur le fond c'est une décision qui lui appartient et que je n'ai pas à juger", a poursuivi le secrétaire d'Etat. Avant d'asséner:
"J'avais déjà eu l'occasion de dire publiquement que sur la méthode, Anne Hidalgo parfois était un peu brutale et autoritaire. Lorsqu'on touche à ces questions, il faut savoir parfois faire preuve d'écoute, de concertation et de pédagogie".
Bruno Julliard, premier adjoint à la maire, avait assuré jeudi que la Ville avait le soutien de Nicolas Hulot dans ce dossier. "Vous demanderez à Nicolas Hulot", a répliqué Sébastien Lecornu. "Monsieur Julliard n'est pas le porte-parole du ministère ni de Nicolas Hulot", a-t-il ajouté.
"L'objectif est le bon", mais...
Depuis, le ministre de la Transition écologique ne s'est pas exprimé en faveur d'Anne Hidalgo. Mais la secrétaire d'Etat qui lui est rattachée, Brune Poirson, a assuré que son combat rencontrait un écho "plus que favorable du côté du gouvernement".
Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, convient lui aussi que "l'objectif est le bon". Mais là encore, il désapprouve la méthode:
"Elle n'est sans doute pas la bonne, sur plusieurs points: un, il faut concerter et sans doute plus en profondeur que ce qui a été fait, et surtout il faut parler aux territoires autour. Parce que quand le maire de Paris prend une décision à Paris, ça impacte le Val-de-Marne, ça impacte les Hauts-de-Seine, ça impacte la Seine-Saint-Denis. Et donc il faut parler: Paris qui ne considère que Paris dans les frontières du périphérique, ce n'est pas (...) une vision du territoire très moderne", a-t-il poursuivi.
Anne Hidalgo a annoncé jeudi qu'elle allait faire appel de la décision du tribunal administratif.