Affaire Bétharram: Ségolène Royal "scandalisée" par les "attaques indignes" de François Bayrou

Elle se dit "scandalisée". L'ancienne ministre Ségolène Royal, visée par François Bayrou dans l'affaire Bétharram qui secoue depuis plusieurs jours l'exécutif, a réagi ce mardi 18 février aux récentes déclarations du Premier ministre quant à l'affaire Bétharram. Ce dernier, ministre de l'Éducation nationale de 1993 à 1997, a de nouveau clamé son innocence dans cette affaire de violences sexuelles au sein de l'établissement catholique, assurant que "d'autres savaient" dans le gouvernement de l'époque.
"Si je ne savais pas, d'autres savaient (...) le procureur général a tenu informé la Chancellerie sur ces affaires à quatre reprises dans l'année 1998", a d'abord déclaré François Bayrou, renvoyant la responsabilité au "gouvernement socialiste de 1997 à 2002".
"Le ministre de la Justice est Élisabeth Guigou et je ne peux pas imaginer que le ministre n'ai pas tenu compte d'un signalement aussi grave par le procureur général, et j'affirme que quand j'étais au gouvernement, il ne pouvait pas y avoir un signalement aussi important sans que le ministre de l'Éducation nationale ne soit averti. Qui était ministre de l'Éducation nationale? C'était Claude Allègre. Qui était la ministre chargée de l'Enseignement scolaire? C'était Ségolène Royal", a poursuivi François Bayrou.
Des "attaques indignes" pour Ségolène Royal, défendant son "engagement" et son "action" pour la lutte "contre les agressions sexuelles sur les enfants et les violences qu’ils subissent".
"Scandalisée par les attaques du Premier ministre, voici mes instructions données dès août 1997 pour lever la loi du silence et protéger les enfants", écrit encore l'ancienne ministre sur le réseau social X.
Vers une plainte pour "diffamation" et "dénonciation calomnieuse"
Ségolène Royal, qui ajoute à son message un lien vers ladite circulaire n°97-175: Instruction concernant les violences sexuelles, confirme également l'examen d'un dépôt de plainte "pour diffamation et dénonciation calomnieuse".
"La circulaire que j’ai faite en 1997 avec le juge Hayat et les gendarmes spécialisés rappelle les obligations de signalement, de sanction et d’enquête. Non appliquée à Betharram manifestement", écrit encore Ségolène Royal.
Le Premier ministre François Bayrou a toutefois ajouté lors de son intervention "ne pas croire qu'on puisse imputer à ces personnalités des manquements aussi graves" et affirme qu'il avait, lorsque saisi de cette affaire en 1996, demandé une inspection "dont je n'avais aucune trace, mais qui avait été publiée dans les journaux".