Une centaine d'individus fichés S et bénéficiant du port d'arme ont été recensés

Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur - Eric FEFERBERG / AFP
Après l'attentat raté sur les Champs-Élysées, perpétré par Adam Djaziri autorisé à détenir une arme alors qu'il était fiché S, le ministre de l'Intérieur avait promis d'intervenir, en réalisant une "nouvelle évaluation" des personnes fichées pour radicalisation susceptibles de détenir légalement une arme.
Ce mercredi, lors de son audition devant la commission des lois du Sénat dans le cadre de l'examen du nouveau projet de loi antiterroriste, Gérard Collomb a fait part de ses conclusions.
"Une centaine" de personnes susceptibles de détenir légalement une arme tout en étant inscrites au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste ont été recensées par les services de l'Etat, a-t-il annoncé.
"La personne qui voulait commettre l'attentat (des Champs-Elysées) était inscrite au fichier S et était, en même temps, détentrice d'armes de manière tout à fait légale. C'est un signe de dysfonctionnement", a souligné le ministre devant les sénateurs. "J'ai écrit à l'ensemble des préfets pour regarder ces situations-là et j'ai demandé (...) d'identifier l'ensemble des individus inscrits au FSPRT (...) de manière à pouvoir agir et à traiter les problèmes", a ajouté le ministre.
Adam Djaziri avait le droit de porter une arme depuis 2012
Fiché S depuis 2015, Adam Djaziri a bénéficié en 2012 de l'autorisation de détention et de transport d'armes pour sa pratique de tir sportif, selon des sources proches du dossier. Gérard Collomb fait, lui, état d'autorisations de port d'arme délivrées "quelques mois avant d'être repéré par les services de renseignement".
Sans antécédents psychiatriques et inconnu au fichier du traitement des antécédents judiciaires, il a reçu un feu vert de l'administration. Il avait fait une demande de renouvellement de son autorisation en février dernier.