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Terrorisme

L'impressionnant arsenal de l'assaillant des Champs-Elysées

Des agents des forces de l'ordre sur les Champs-Élysées le 19 juin

Des agents des forces de l'ordre sur les Champs-Élysées le 19 juin - Alain Jocard-AFP

Un pistolet, une carabine, 28 chargeurs et près de 9000 munitions ont été retrouvés dans la voiture de l'assaillant qui a foncé sur un fourgon de gendarmerie lundi, a annoncé le procureur de Paris jeudi après-midi. Un arsenal qui "aurait pu avoir des conséquences humaines dramatiques".

L'important stock d'armes retrouvé dans la voiture et au domicile de l'assaillant après l'attentat raté des Champs-Élysées, lundi, témoigne de la "préparation indiscutable d'une action violente", a affirmé ce jeudi le procureur de Paris.

Dans "une lettre-testament" expédiée "à des proches par La Poste le 19 juin", l'assaillant a déclaré "avoir voulu rejoindre la Syrie", "déplorant en avoir été empêché 'par des apostats contre l'État islamique'", a déclaré François Molins lors d'une conférence de presse au palais de justice de Paris. Le trentenaire avait effectué trois voyages en Turquie en 2016 sous couvert d'une activité "réelle ou supposée" de négoce d'or, a-t-il ajouté.

9000 munitions de différents calibres

Selon le magistrat, le stock d'armes retrouvé au domicile et dans la voiture de ce Français de 31 ans témoigne de la "préparation indiscutable d'une action violente". 

"L'arsenal découvert dans le véhicule atteste en effet de l'ampleur de l'action terroriste projetée qui, si elle avait abouti, aurait pu avoir des conséquences humaines dramatiques", a assuré François Molins.

Dans la voiture qui a percuté le véhicule de tête d'un convoi de gendarmes mobiles, les enquêteurs ont notamment retrouvé des armes, dont un pistolet et une carabine, 28 chargeurs, près de 9000 munitions de différents calibres, "deux bouteilles de gaz de 13 kilos chacune, pleines et toujours dotées de leur opercule de sécurité" ainsi qu'"une besace calcinée qui contenait de très nombreux projectiles ressemblant à des ogives".

Ils ont aussi retrouvé un briquet dans le vide-poches central et un autre dans la poche de l'auteur. Plusieurs couteaux se trouvaient également dans le véhicule. Par ailleurs, François Molins a indiqué qu'il ne savait toujours pas à quoi correspondait la fumée orange qui s'était échappée du véhicule.

Trois fusils retrouvés à son domicile

Les perquisitions au domicile de l'auteur ont permis de faire d'autres découvertes, notamment huit bidons vides de poudre de rechargement de munitions, de 500 grammes chacune. Deux fusils à pompe, un fusil à lunette, un pistolet, cinq cartouchières, une machette, un cran d'arrêt ainsi qu'un couteau de chasse ont également été trouvés.

Pour les enquêteurs, "cette poudre noire a pu avoir été utilisée" pour confectionner des munitions "mais il convient aussi de relever que cette poudre peut servir à la confection d'un engin explosif artisanal", a expliqué le procureur. Les enquêteurs ont par ailleurs noté "la présence curieuse d'une couscoussière entourée de chatterton pouvant également servir à cette fin".

De nombreuses zones d'ombres persistent sur le mode opératoire et la personnalité de l'assaillant. "Quel était donc le projet précis de l'auteur? Avait-il prédéterminé sa cible? Avait-il choisi le lieu? Comment avait-il conçu son dispositif qui, selon toute vraisemblance, avait pour objet de faire de son véhicule un engin explosif?" Autant de questions sur lesquelles devront se pencher les enquêteurs.

Céline Hussonnois-Alaya avec AFP