Ultradroite: deux membres présumés du groupe "OAS" remis en liberté

ILLUSTRATION - LOIC VENANCE - AFP
Le groupe prévoyait d'attaquer hommes politiques et lieux publics fréquentés par la communauté musulmane. Une source judiciaire fait état mardi de la remise en liberté, sous contrôle judiciaire, de deux suspects mis en examen dans l'enquête antiterroriste sur le groupuscule d'ultradroite, démantelé en octobre 2017.
L'un des suspects, mineur à l'époque des faits, a été remis en liberté le 14 juin, tandis qu'un autre, âgé de 30 ans, s'est vu notifier une mesure d'assignation à résidence sous surveillance électronique le 17 juillet. Neuf protagonistes de cette cellule, dont son chef présumé Logan Nisin, aujourd'hui âgé de 22 ans, sont mis en examen dans ce dossier instruit par un juge antiterroriste.
Cibles politiques et civiles
Arrêté en juin 2017, cet ancien militant de l'organisation royaliste Action française, a reconnu devant les enquêteurs avoir fondé un groupuscule sous le nom d'OAS, rappelant l'organisation responsable d'une campagne sanglante contre l'indépendance de l'Algérie dans les années 1960 au mot d'ordre: "Enclencher une re-migration basée sur la terreur".
Le groupe avait envisagé de s'en prendre au chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et à Christophe Castaner, à l'époque maire de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence). Autres cibles dans leur viseur: des "kebabs" de Marseille ou le "chantier de la grande mosquée de Vitrolles". Logan Nisin avait toutefois indiqué aux enquêteurs que le projet avait tourné court, faute d'en avoir "les capacités".
Jean-Luc Mélenchon s'était constitué partie civile
Le dossier a ensuite pris une tournure politique avec l'annonce de Jean-Luc Mélenchon de se constituer partie civile, au vu des menaces supposées contre lui dont il dit n'avoir jamais été informé. En avril, son avocat, Juan Branco, a demandé à la juge d'auditionner le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, pour qu'il s'explique notamment sur l'arrêt de la protection accordée par le ministère à l'ancien candidat à la présidentielle après l'élection.
La cour d'appel doit encore se prononcer sur la recevabilité de cette constitution de partie civile, contestée par le parquet de Paris, suscitant de l'avocat son retrait de la procédure. En juin dernier, les services antiterroristes ont mené un autre coup de filet contre un groupuscule de la mouvance d'ultradroite baptisé "AFO" (Actions des forces opérationnelles) dont les autorités craignaient un passage à l'acte violent contre des cibles islamistes.