Logan N., qui est le leader de la cellule d'ultradroite démantelée

Dix personnes liées à l'extrême-droite ont été interpellées ce mardi à Saint-Denis et à Marseille. Soupçonnées d’avoir voulu attaquer, entre autres, des hommes politiques comme Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner, elles sont toutes en lien avec Logan N., 21 ans, interpellé le 28 juin dernier à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), où il résidait.
Selon nos informations, la section de recherches de la gendarmerie de Marseille avait été saisie début juin pour apologie du terrorisme en ligne. Logan N. était en effet l’administrateur d’une page Facebook à la gloire du terroriste Anders Breivik, qui avait tué 77 personnes en Norvège en 2011.
Fiché S, ancien militant de l’Action Française et d’autres groupes d’extrême-droite, Logan N. est soupçonné d’avoir voulu commettre un attentat aux contours imprécis. Attaque d’un lieu de culte, d’un trafiquant de stupéfiants, d’une personnalité politique… La cible de son projet, nommé "OAS" en hommage à la violente organisation luttant contre l’indépendance de l’Algérie dans les années 60, était floue mais les armes bien réelles.
Un fusil de chasse, deux revolvers et un gilet pare-balles
Trois armes à feu ont été trouvées chez lui lors d’une perquisition: un fusil de chasse (acheté en toute légalité et déclaré selon Le Monde), deux revolvers à poudre, de collection mais avec la volonté de modifier les barillets pour pouvoir les charger avec de vraies munitions, ainsi qu’un gilet pare-balles.
Toujours selon le quotidien, le jeune homme serait également allé se renseigner sur des armureries d’autres départements, aurait eu pour projet de se fabriquer un lance-flammes et cherchait à se procurer de faux papiers.
Mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", placé en détention provisoire en juin, Logan N. avait livré les noms de plusieurs présumés complices. Le parquet antiterroriste de Paris s’était alors saisi du dossier.
Un long parcours à l’extrême-droite
Malgré son jeune âge, Logan N. a déjà plusieurs années de militantisme à l’ultradroite au compteur. Jeunesses nationalistes, Mouvement populaire nouvelle aurore (MPNA), Action Française… Il a compté dans les rangs de plusieurs organisations d’extrême-droite, au gré des dissolutions des mouvements. Au sein du MPNA, Le Monde évoque même une "quête spirituelle".
Sa mère, qui figure parmi les dix personnes interpellées mardi, l’aurait souvent conduit à ses opérations militantes lorsqu’il était à l’Action Française, rapporte le quotidien.
Depuis son départ du groupe d’extrême-droite, après quelques mois passés dans les rangs du Front national où il rêvait de devenir membre du service d'ordre, il cherchait à constituer une milice pour mettre en oeuvre la "remigration". Sur une ébauche d’affiche, retrouvée lors de son interpellation par le RAID, on pouvait lire: "Rebeus, blacks, dealers, migrants, racailles, djihadistes, si toi aussi tu rêves de tous les tuer, nous en avons fait le vœu, rejoins-nous!", précise Le Monde.
Dans le cadre de l’enquête ouverte pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", les services de police cherchent désormais à établir comment les dix personnes interpellées mardi sont en lien avec Logan N., et si elles avaient connaissance de ses projets.