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Police-Justice

Trois policiers, dont le patron de la PJ parisienne, déférés devant les juges

Le siège de la PJ parisienne, situé au Quai des Orfèvres, est entaché d'un nouveau scandale.

Le siège de la PJ parisienne, situé au Quai des Orfèvres, est entaché d'un nouveau scandale. - Joël Saget - AFP

Trois des quatre hommes placés en garde à vue mercredi ont été présentés à un juge d'instruction jeudi.  Ils sont soupçonnés d'avoir averti l'ancien chef du GIGN qu'il allait être entendu par la police.

Le séisme se poursuit au sein du mythique 36 quai des Orfèvres. Trois policiers, dont le patron de la PJ parisienne, Bernard Petit, ont été présentés à un juge d'instruction jeudi, selon une information BFMTV.

Les deux autres personnes déférées à l'issue de leurs gardes à vue sont Richard Atlan, le chef de cabinet de Bernard Petit, et Philippe Lemaître, un fonctionnaire en poste à l'Association nationale d'action sociale (Anas) des personnels de la place Beauvau.

La garde à vue du président de l'Anas, Joaquin Masanet, un ancien syndicaliste policier très influent, se poursuivait encore à la mi-journée.

L'ancien patron du GIPN trop renseigné lors de sa garde à vue

Tous sont soupçonnés d'avoir averti Christian Prouteau, ex-patron du GIPN, qu'il allait être interpellé et placé en garde à vue, en octobre dernier, dans le cadre d'une enquête sur "l'escroc des stars", Christophe Rocancourt. Tous deux sont soupçonnés d'avoir tenté, contre paiement, de régulariser le titre de séjour de deux femmes sans-papiers.

Lors de sa garde à vue, ce dernier était apparu très au courant du dossier, ce qui a fait comprendre aux enquêteurs qu'il avait pu être renseigné en amont, selon une source proche de l'enquête.

Les investigations sur la téléphonie ont ensuite montré des contacts entre l'ancien numéro 1 du GIGN et Philippe Lemaître, le fonctionnaire de l'Anas, avant la garde à vue de Christian Prouteau.

Ce nouveau scandale secoue le quai des Orfèvres alors que le prédécesseur de Bernard Petit, Christian Flaesch, avait été limogé il y a à peine plus d'un an, accusé d'avoir prévenu Brice Hortefeux qu'il allait être convoqué par la police. Il ne savait pas que l'ancien ministre était placé sur écoute dans le cadre d'un dossier distinct. 

L'an dernier, deux autres affaires ont terni l'image du siège de la PJ parisienne. quand 52 kilogrammes de cocaïne y avaient été dérobés. En avril dernier, des policiers de la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) ont été accusés du viol d’une touriste canadienne. Son agression aurait eu lieu dans les locaux de la PJ, à l’issue d’une soirée arrosée. Au second jour de garde à vue, l’un des policiers a admis une relation sexuelle consentie. Deux policiers ont été mis en examen pour viol en réunion et placés sous contrôle judiciaire.

Trois mois plus tard, en juillet, une affaire de drogue a ébranlé la police judiciaire. Quelque 52 kilos de cocaïne placés sous scellés dans les locaux ont disparu. Un brigadier, identifié par une vidéo-surveillance, a été arrêté, mis en examen et écroué. La drogue est restée introuvable.

J.S. avec A. G.