L'année noire du 36 quai des Orfèvres

Disparition de 52 kg de cocaïne, viol dans les locaux, plusieurs scandales sont venus secouer la police judiciaire parisienne, notamment en 2014. - Boris Horvat - AFP
Le directeur de la PJ parisienne est entendu par la police des polices. Depuis mercredi matin, Bernard Petit, le patron du "36" est en garde à vue. Il est soupçonné d’avoir violé le secret d’une enquête impliquant l’ancien chef du GIGN Christian Prouteau et l’"escroc des stars" Christophe Rocancourt.
En tout mercredi, quatre personnes ont été placées en garde à vue. Outre Bernard Petit, son chef de cabinet, un syndicaliste policier à la retraite président de l’Association nationale d’action sociale (Anas), et un fonctionnaire de cette organisation sont aussi entendus.
Deux affaires en 2014
C'est un nouveau séisme pour l’institution, où plusieurs scandales se succèdent depuis deux ans. L’année 2014 a particulièrement secoué le 36 Quai des orfèvres. En avril dernier, des policiers de la Brigade de recherches et d’intervention (BRI) sont accusés du viol d’une touriste canadienne. Son agression aurait eu lieu dans les locaux de la PJ, à l’issue d’une soirée arrosée. Au second jour de garde à vue, l’un des policiers admet une relation sexuelle consentie. Deux policiers sont mis en examen pour viol en réunion et placés sous contrôle judiciaire, un troisième est sous le statut de témoin assisté.
Trois mois plus tard, en juillet c’est cette fois une affaire de drogue qui ébranle la police judiciaire. 52 kilos de cocaïne placés sous scellés dans les locaux ont disparu. Un brigadier, identifié par une vidéo-surveillance, est arrêté. La valeur du butin est évaluée à 2 millions d’euros. D’importantes sommes d’argent qu’il dit avoir gagnées au jeu sont découvertes chez lui. Il est mis en examen et écroué mais la drogue est restée introuvable.
L'ancien patron de la PJ limogé en 2013
Plus tôt, en 2013, c’est déjà la tête de la PJ qui avait été touchée. Le prédécesseur de Bernard Petit, Christian Flaesch est limogé pour "faute déontologique" par Manuel Valls. Il avait fait l’objet d’une mise en garde du parquet général en raison d’un appel à Brice Hortefeux le prévenant d’une convocation. L’ancien ministre devait être entendu dans le cadre d’une plainte de Nicolas Sarkozy pour faux et usage de faux visant le site Mediapart. Christian Flaesch ne savait pas que l’ancien ministre était sur écoute.