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Terrorisme

Attentats: Valls évoque un risque à l’arme chimique, le Samu approvisionné en atropine

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A l'Assemblée nationale, Manuel Valls a évoqué un risque d'attaques à l'arme chimique et bactériologique. Au lendemain des attentats du 13 novembre, un arrêté publié au Journal officiel a permis l'armée d'approvisionner le Samu en atropine, un antidote.

"L’imagination macabre des donneurs d’ordre est sans limite" a prévenu Manuel Valls jeudi lors de son discours devant l’Assemblée nationale sur la prolongation de l’état d’urgence. Le Premier ministre a évoqué les moyens matériels mis en place par les jihadistes pour leurs attentats : "Fusil d’assaut, décapitation, armes blanches, bombe humaine, ou tout à la fois". "Il ne faut aujourd’hui rien exclure", a ajouté Manuel Valls, évoquant aussi le risque d’attaques chimiques ou bactériologiques.

"Je le dis avec toutes les précautions qui s’imposent mais nous le savons et nous l’avons à l’esprit, il peut y avoir aussi le risque d’armes chimiques ou bactériologiques."

En Syrie et en Irak, Daesh aurait déjà réalisé des attaques à l’arme chimique. En août dernier, des combattants peshmergas assuraient avoir été la cible d’armes chimiques. L’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’Homme) avait lui aussi signalé ce genre d’attaques en juillet dernier, dans le nord-est de la Syrie. 

L'armée va approvisionner le Samu en atropine 

Samedi, au lendemain des attentats de Paris et de Saint-Denis, un arrêté a été signé et publié au Journal officiel, autorisant l’armée à approvisionner les Samu en sulfate d’atropine. Cette substance est utilisée contre les effets des armes chimiques, comme le gaz sarin ou le gaz VX, et est le seul antidote. Seule la pharmacie de l'armée peut la délivrer. 

Administré rapidement après la contamination, le sulfate d’atropine permet d’empêcher la mort dans la plupart des cas. C’est ce qui avait été utilisé en 1995, après les attentats au gaz sarin dans le métro de Tokyo. 

Selon la Direction générale de la Santé, citée par Le Figaro, "cette mesure était prévue dans la préparation de la COP21 et n'a pas été prise suite aux attentats de vendredi. C'est une précaution mise en oeuvre dans le cadre des grands rassemblements".

les armes chimiques les plus courantes

Le gaz moutarde était utilisé pendant la Première guerre mondiale, mais aussi pendant le conflit Iran-Irak des années 80. Ce gaz jaune et à l'odeur de moutarde, provoque de graves brûlures chimiques aux yeux, sur la peau et les muqueuses. Les vêtements et le caoutchouc n'empêchent pas ses effets. Selon des experts, il a été utilisé dans des combats en Syrie en août. 

Le gaz sarin attaque le système nerveux. L'exposition au sarin est potentiellement mortelle et peut laisser de graves lésions. Il a été produit en grande quantité par les Etats-Unis et la Russie pendant les années 50. 

  • Le gaz VX est une version plus mortelle du gaz sarin, développé dans les années 50. Le mode d'absorption (par inhalation ou contact cutané) est le même que le Sarin mais le gaz VX peut se répandre dans l'air et dans l'eau. 

90% des stocks mondiaux déclarés ont été détruits dans le cadre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, signée en 1993.

Mélanie Longuet