Sarkozy: "l'abus de faiblesse", un chef d'inculpation humiliant

La milliardaire Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal (photo d'illustration) - -
Profiter de la faiblesse d'une vieille dame riche pour lui soutirer de l'argent? Sur le papier, le chef d'inculpation est particulièrement humiliant. C'est pourtant, en substance, ce qui est reproché à Nicolas Sarkozy, mis en examen jeudi pour abus de faiblesse sur la personne de Liliane Bettencourt.
C'est l'article 223-15-2 du Code pénal qui définit ce délit: "Un abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse (...) d'une personne dont la particulière vulnérabilité (...) est apparente ou connue de son auteur."
Liliane Bettencourt, l'héritière milliardaire de L'Oréal, n'aurait plus toutes ses facultés depuis 2006. Et depuis, plusieurs médecins ont constaté une dégradation de son état. Or Nicolas Sarkozy est accusé de lui avoir rendu visite à plusieurs reprises en 2007 et 2008.
"Elle ne dit aucune invraisemblance"
Un chef d'inculpation très humiliant, dont l'ancien Président se défend. Lors de sa première audition devant le juge, Nicolas Sarkozy avait nié en bloc avoir constaté l'état de faiblesse de son interlocutrice: "Elle est bien habillée, ne bégaie pas, ne dit aucune invraisemblance", avait-il assuré au juge Jean-Michel Gentil.
Le délit d'abus de faiblesse est passible de trois ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende. Une peine qui peut être assortie d'une inegibilité allant juqu'à cinq ans.
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