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Procès

"Je vais la tuer": la mère de Cédric Jubillar regrette de "ne pas avoir donné plus de sens" aux menaces proférées par son fils avant la disparition de Delphine

Nadine Jubillar, mère de Cédric Jubillar, "regrette" de ne pas avoir prêté plus d'attention aux menaces de son fils.

Nadine Jubillar, mère de Cédric Jubillar, "regrette" de ne pas avoir prêté plus d'attention aux menaces de son fils. - MATTHIEU RONDEL / AFP

Au onzième jour du procès de Cédric Jubillar, jugé à Albi pour le meurtre de son épouse Delphine, la mère de l'accusé a raconté que son fils avait parlé de la "tuer" et de l'"enterrer" plusieurs semaines avant sa disparition.

La mère de Cédric Jubillar regrette de "ne pas avoir donné plus de sens" aux menaces proférées par son fils avant la disparition de son épouse. Au onzième jour du procès du principal suspect dans la disparition de Delphine Jubillar il y a près de cinq ans, Nadine F. a évoqué ce mercredi 8 octobre à la barre un événement marquant, ayant eu lieu trois semaines avant ce 16 décembre 2020.

Ce jour-là, son fils la rejoint sur le parking de son travail. "Il m'a dit: 'J'en ai marre, elle m'énerve, je vais la tuer, je vais l'enterrer, personne ne va la retrouver'", a-t-elle raconté ce mercredi.

Nadine Jubillar a dit regretter n'avoir pas compris la "portée" des mots de son fils. "J'ai mis ça sur le compte de la colère", a-t-elle expliqué en pleurant.

"Aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir donné plus de sens à cette phrase", a-t-elle confié.

Découvrir "la vérité"

Nadine F., 54 ans, a été plongée dans l'affaire judiciaire et médiatique dès l'annonce de la disparition de sa belle-fille de 33 ans, quand son fils Cédric l'a appelée, le 16 décembre 2020 au matin, pour venir au domicile du couple à Cagnac-les-Mines, près d'Albi, s'occuper de ses petits-enfants.

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Ce mercredi, elle est venue devant la cour d'assises du Tarn pour livrer un témoignage très attendu. Vêtue d'une veste bleu électrique, elle a indiqué s'être constituée partie civile non pas "en tant que maman de Cédric", mais "en tant que mamie de Louis et Elyah", les deux enfants du couple.

"Moi aussi, je veux découvrir la vérité pour eux, pour la sœur et les frères de Delphine. Je culpabilise de ne pas m’être investie un peu plus dans la relation avec Delphine, d’avoir pris pour argent comptant tout ce que me disait mon fils", a-t-elle déclaré, assurant:

"Aujourd'hui, tout ce qui compte, c’est le bien-être de ces petits, et la vérité".

Un "doute" dès le départ

Nadine F. a notamment été interrogée sur le 16 décembre 2020, date de disparition de la mère de famille. Dès le lendemain, elle a raconté hésiter entre deux hypothèses: soit Delphine Jubillar a quitté Cédric pour aller avec son amant et pour donner une "leçon" au père de ses enfants, soit son fils a commis une erreur et est impliqué dans la disparition de sa femme.

"Dans ma tête, il y a un doute. Si elle est partie, pour une leçon, c'est un peu long, on est 24 heures après la disparition. Et j'espère que ce n'est pas lui qui a eu un coup de folie", s'est remémoré Nadine, ajoutant avoir posé la question à son fils.

Réponse de ce dernier, à l'époque: "Non, je n'ai rien fait".

"Je n'ai jamais abandonné mon fils"

En arrivant à la barre ce mercredi, la mère de l'accusé a tenu à rectifier ce qui a pu être dit lors de la première semaine du procès. "Je n'ai jamais abandonné mon fils. Je me suis retrouvée dans une situation, à la rue, et dans un but de protéger mon fils, j’ai demandé de l’aide", a-t-elle expliqué.

Cédric Jubillar a été placé en famille d'accueil à deux reprises, à l'âge de 3 ans et puis 11 ans. Ce mardi, deux membres de la famille d'accueil du prévenu sont venus le défendre, l'estimant incapable de commettre un tel crime.

De son côté, le peintre-plaquiste de 38 ans a toujours nié être l'auteur du meurtre de son épouse. Le corps de Delphine n'a pas été retrouvé en plus de quatre ans de recherches.

Élisa Fernandez avec Salomé Robles