"Il me coince avec ses jambes": la première plaignante donne sa version des faits au procès de Gérard Depardieu

Un témoignage clé. Amélie, l'une des deux plaignantes dans le procès de Gérard Depardieu, a livré ce mardi 25 mars au tribunal le récit de l'agression sexuelle qu'elle affirme avoir subie de la part de l'acteur, en marge du tournage du film Les Volets verts en 2021.
Décoratrice assemblière sur le plateau, elle décrit un comédien agité qui enchaîne, selon son témoignage, les propos graveleux:
"Je ne peux même plus bander avec cette chaleur", aurait-il lancé en réclamant qu'on lui apporte un ventilateur.
"Il me coince avec ses jambes"
Quand Gérard Depardieu entame la conversation avec Amélie, "il a commencé à dire des choses sexuelles, sur ses capacités sexuelles", raconte à la barre la quinquagénaire. "J’essayais de reculer, de rentrer dans la cuisine. Je me réfugie dans mon téléphone (…) Ça l’agace. Il me dit: 'Qu’est ce que tu fous? Tu parles à ton mec!'"
"Je lui dis que je cherche des parasols des années 1970", poursuit-elle, avant que l'acteur ne reprenne ses propos à caractère sexuel: "Et ben moi, je sais faire jouir les femmes sans les toucher".
L'agression a lieu selon elle quelques instants plus tard, après le tournage d'une scène. "Il part faire sa scène. Il revient. Il s’installe. Il m’appelle: 'Viens! Viens! Viens!' Je termine mon travail. Je pars. Je dois passer devant lui. Là, arrivée devant lui, il fait 'Hey!'. Il crie", se souvient Amélie.
“Là, il referme ses jambes. Il met ses mains. Il avance. Il me coince avec ses jambes. Il a beaucoup de force. (Elle mime). Il malaxe devant derrière, autour. C’est là que je comprends qu’il a vachement de force", poursuit la plaignante.
"Viens toucher mon gros parasol. Je vais te le foutre dans la chatte", lui aurait ensuite dit l'acteur, "avec une tête de fou, avec un regard de fou".
La décoratrice finit par échapper à l'étreinte: "Quelqu’un me tire par l’arrière. Je suis pétrifiée", dit-elle.
Depardieu dit avoir passé un "savon" à son accusatrice
Gérard Depardieu s'est défendu ce mardi matin de "s'amuser à peloter" des femmes et s'en est pris au mouvement MeToo, susceptible de devenir selon lui "une terreur".
Sur les faits dépeints par Amélie, l'acteur a reconnu avoir "attrapé par les hanches" la décoratrice, mais a contesté toute agression sexuelle. Il a affirmé qu'il voulait plutôt lui "passer un savon". D’après lui, Amélie lui avait d’abord menti sur sa fonction exacte sur le tournage et surtout, n’avait pas préparé la chambre où une scène devait être tournée. "Je prends la hanche pour ne pas glisser parce que j'étais agacé par son comportement", a affirmé Gérard Depardieu.
Une version qui "se transforme en espèce de reproche professionnel, un travail que j'aurais mal fait (...) mais évidemment, c'est totalement faux", a contesté Amélie. "Cela arrive d’avoir des reproches. Jamais, jamais, jamais par les comédiens. Plutôt par les chefs".
La deuxième plaignante, Sarah (prénom d'emprunt), accuse Gérard Depardieu de l'avoir agressée sexuellement à plusieurs reprises, alors qu'elle était assistante du réalisateur du film Les Volets verts, Jean Becker.