Gérard Depardieu reconnaît avoir "attrapé par les hanches" l'une des plaignantes mais conteste toute agression sexuelle

L'acteur Gérard Depardieu a pour la première fois reconnu ce mardi, lors de son procès à Paris, un contact physique sur Amélie, qui l'accuse d'agression sexuelle lors d'un tournage en 2021. Il a toutefois nié toute intention sexuelle derrière ce geste.

L'acteur Gérard Depardieu a reconnu pour la première fois ce mardi 25 mars un contact physique sur l'une des deux femmes qui l'accusent d'agressions sexuelles, lors de son procès à Paris.

L'acteur a évoqué devant le tribunal ses souvenirs du tournage du film "Les Volets verts" de Jean Becker en 2021 et notamment la journée du 10 septembre, où selon Amélie, décoratrice assemblière, l'acteur l'aurait agressée, la coinçant entre ses cuisses, lui touchant le pubis et remontant jusqu'à ses seins.

"Je l’appelle. Venez, venez, venez. Je lui dis 'Pourquoi tu me mens? Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu étais ensemblière ' (...) Là, plus je m’échauffe, je m'échauffe. Ça monte. Je l’attrape par les hanches", a détaillé l'acteur en mimant avec ses mains.

"Donc, il y a un contact physique?", l'a interrogé le président. "Je prends la hanche pour ne pas glisser parce que j'étais agacé par son comportement", a répondu Gérard Depardieu.

Il a toutefois encore contesté toute agression sexuelle et a affirmé que ce geste n'avait aucune intention sexuelle: "Je ne vais pas m’amuser à 76 ans, à 150 kilos... Je ne me plais pas suffisamment pour mettre la main aux fesses de quelqu’un. Mais c’est quoi ? C’est quoi ? Je ne suis pas Emile Louis." "Je ne vois pas pourquoi je m'amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro", a-t-il aussi assuré.

Interrogé sur les propos grossiers qu'il aurait tenus à l'encontre de la décoratrice, Gérard Depardieu s'emporte: "C'est quoi graveleux ? C'est dire 'chatte'? 'Chatte', mais ça m'arrive tout le temps de le dire, même à moi-même, je trouve ça drôle!"

"Un savon"

L'acteur a affirmé qu'il voulait plutôt "passer un savon" à la décoratrice. D’après lui, Amélie lui avait d’abord menti sur sa fonction exacte sur le tournage et surtout, n’avait pas préparé la chambre où une scène devait être tournée. Une version des faits qu'Amélie a contesté à la barre ce mardi. Sur les tournages, "cela arrive d’avoir des reproches. Jamais, jamais, jamais par les comédiens. Plutôt par les chefs", a-t-elle affirmé devant le tribunal.

"Mais sur ce film-là, pas du tout, je n’ai eu que des compliments du début à la fin. C’est dommage que Jean Becker ne soit pas venu. Sur tous les décors, on a été félicités pour la qualité de notre travail", a ajouté la décoratrice.

Plusieurs accusations envers l'acteur

Dans son récit au site d'investigation Mediapart, Amélie expliquait que Gérard Depardieu aurait soudainement hurlé, lors d'une conversation, qu'il voulait un "ventilateur", car il ne pouvait "même plus bander" avec cette chaleur, puis il aurait assuré pouvoir "faire jouir les femmes sans les toucher".

Une heure plus tard, il l'aurait "attrapée avec brutalité" et l'aurait "bloquée en refermant ses jambes sur (elle) comme un crabe", puis lui aurait "pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu'à (ses) seins", assure-t-elle. Il lui aurait également tenu des "propos obscènes".

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Assistante réalisatrice sur ce même film, la seconde plaignante, Sarah, accuse Gérard Depardieu de lui avoir touché à deux reprises "la poitrine et les fesses" en août 2021, d'après Mediapart. "Jamais, au grand jamais je n'ai abusé d'une femme", avait de son côté assuré l'acteur dans une lettre ouverte publiée dans Le Figaro en octobre 2023

Figure du cinéma français connue dans le monde entier, Gérard Depardieu a été accusé de comportements similaires par une vingtaine de femmes mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits. En août dernier, le parquet de Paris a requis un procès pour viols et agressions sexuelles à l'encontre de l'acteur, après une plainte de la comédienne Charlotte Arnoult en 2018. Un juge d'instruction doit encore décider de l'issue du dossier.

Lors de son procès ce mardi, Gérard Depardieu a dit avoir "honte" de son image ces dernières années. "Avec ce que je lis sur moi depuis trois ans. On dit que je suis un gros dégueulasse. Même Anouck Grinberg le dit de moi à la télévision. J’ai honte de moi. Heureusement, j’ai des gens qui me parlent. Donc ça va", a-t-il affirmé.

Vincent Vantighem