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Complément d'enquête: la défense de Gérard Depardieu s'appuie sur une nouvelle expertise pour réfuter toute sexualisation d'une fillette

Gérard Depardieu, à gauche, et son avocat Jérémie Assous, à droite, le 26 mars 2025, au tribunal judiciaire de Paris

Gérard Depardieu, à gauche, et son avocat Jérémie Assous, à droite, le 26 mars 2025, au tribunal judiciaire de Paris - Dimitar DILKOFF © 2019 AFP

Une nouvelle note d'expert vient nuancer deux rapports sur l'affaire du Complément d'enquête sur Gérard Depardieu, dans laquelle il lui est notamment reproché de sexualiser une enfant. La défense de l'acteur compte ainsi s'appuyer dessus alors qu'un procès pénal est attendu le 2 octobre prochain.

Jérémie Assous, avocat de Gérard Depardieu, a affirmé ce vendredi 19 septembre sur le plateau de BFMTV qu'un nouveau rapport d'expertise a été mené sur des propos de son client diffusés dans l'émission Complément d'Enquête, sur France 2, en 2023.

Lors de la diffusion de l'enquête "La chute de l'ogre", l'acteur était présenté en train de sexualiser une fillette faisant de l'équitation. "Oh c'est bien Madame, si elle galope, elle jouit", clamait-il, en compagnie de Yann Moix lors d'un séjour en Corée du Nord.

La justice a mandaté un expert pour analyser ces extraits, sur demande de Jérémie Assous. Celui-ci a remis une note de synthèse début septembre, qui doit néanmoins faire l'objet d'observations de toutes les parties.

Une note d'expert contre deux rapports

Dans cette note de 35 pages, que BFMTV a pu consulter, l'expert relève dans un premier temps que les extraits diffusés ont fait l'objet d'un montage. "De fait, les impératifs précités (en matière de montage) constituent la norme en matière de documentaire audiovisuel et n'apparaissent pas critiquables", concède-t-il.

Ensuite, selon l'expert, la phrase "Oh c'est bien Madame, si elle galope, elle jouit", concernerait une cavalière adulte dans le haras, tandis que Gérard Depardieu s'adresse à une fillette lorsqu'il déclare: "C'est bien ma fifille, continue. Tu vois, elle se gratte là."

Selon Jérémie Assous, cela vient établir que son client n'a jamais sexualisé une petite fille et que le Complément d'enquête était donc mensonger. D'après lui, c'est à partir de là que son client a été "tué socialement".

Gérard Depardieu dans "Complément d’enquête": que révèle le rapport d'un huissier sur les propos obscènes de l'acteur?
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Cette note, qui n'est pas un document définitif, est le troisième rapport sur le montage de l'émission Complément d'enquête. Un huissier de justice, mandaté par France Télévision, a d'abord confirmé que Gérard Depardieu avait bien sexualisé une petite fille. Selon nos informations, un expert judiciaire a aussi rendu un rapport dans le cadre de l'enquête menée sur les viols dénoncés par Charlotte Arnould.

Dans ce rapport que BFMTV a également pu consulter, l'expert estime, lui, que le "monstre sacré du cinéma" s'en est bien pris à une fillette. "L'analyse technique permet d'établir que des propos à connotation sexuelle ont été adressés à l'égard d'une fillette évoluant sur un poney", assure-t-il ainsi.

Un argumentaire fallacieux

Jérémie Assous se fonde donc uniquement sur le dernier rapport. D'après ses explications, Gérard Depardieu s'adresse bien à la fillette lorsqu'il déclare: " C'est bien ma fifille, continue. Tu vois, elle se gratte là."

Et s'il prononce cette phrase, c'est parce que cet enfant se gratte la joue lorsque l'acteur prononce ses mots, affirme-t-il. BFMTV a pu consulter les rushs de ce passage dans le haras. Nous sommes en mesure d'affirmer que la fillette porte la main à son visage 18 secondes après que l'acteur a prononcé cette phrase. Cet argument porté par Jérémie Assous apparaît donc comme fallacieux.

D'autant plus que le visionnage des heures de rush montre que Gérard Depardieu emploie très régulièrement l'expression "elle se gratte" pour parler des parties intimes des femmes qu'il croise. Il le dit à de très nombreuses reprises, toujours dans un contexte sexuel.

Un procès pénal le 2 octobre

Contactée par BFMTV, l'équipe de Complément d'enquête explique vouloir "réserver (ses) explications pour la (justice)". Elle rappelle toutefois que "l’expertise civile est en en cours et qu’aucun rapport définitif n’a été rendu", ajoutant qu'aucune des expertises "ne retient un quelconque caractère frauduleux au montage".

Un procès pénal se tient le 2 octobre prochain. Gérard Depardieu a fait citer directement France Télévisions et la société de production Hikari, notamment pour "travail dissimulé" et "montage illicite".

Il souhaite faire établir par la justice que le montage réalisé par Hikari et Complément d'enquête est donc illicite. Jérémie Assous se basera notamment sur cette note de synthèse qui n'est pas définitive. France Télévision souhaite, de son côté, diffuser les images montrant qu'ils n'ont pas truqué la réalité. La décision sera mise en délibéré à ce moment-là.

Cette affaire est sans lien avec les accusations les plus graves visant Gérard Depardieu, qui a déjà été condamné pour "agressions sexuelles" commises sur le tournage des Volets Verts, avant de faire appel du jugement. L'acteur doit également comparaître devant la Cour criminelle départementales pour des faits de "viols" dont l'accuse Charlotte Arnould.

Service Police-Justice