Prisons visées par des attaques: "pas de piste privilégiée", selon le procureur antiterroriste

Le procureur Olivier Christen, à Paris le 28 mars 2024 - JULIEN DE ROSA / AFP
Le procureur de la République antiterroriste a indiqué dans la matinée de ce jeudi 17 avril qu'il n'y avait "pas de piste qui soit privilégiée" dans l'enquête ouverte sur les attaques ayant visé des prisons en France lors d'au moins trois nuits consécutives.
"À l'heure actuelle, il n'y a pas de piste privilégiée. Ce serait une erreur de fermer l'une ou l'autre des voies pour le moment. Il n'y a pas eu d'arrestation, ni de ciblage spécifique de profils", a déclaré Olivier Christen sur Franceinfo.
"Des éléments commencent à remonter telle ou telle orientation", a-t-il concédé, des soupçons s'étant portés notamment sur la piste du narcobandistime. Et une possible ingérence étrangère? "Tout est possible, aucune piste n'est fermée", selon Olivier Christen.
Le "terrorisme par intimidation pourrait être la qualification retenue"
De la nuit à dimanche à lundi, à celle de mardi à mercredi, plusieurs actions ont été recensées contre des prisons sur tout le territoire, principalement des incendies de véhicules, mais également à Toulon (Var) des tirs à l'arme automatique contre la porte de la prison, qui n'ont pas fait de victime.
Au total, il y a aussi eu "21 véhicules incendiés et une dizaine de véhicules dégradés", selon Olivier Christen, dans "huit départements". Un tiers des incidents se sont produits en Île-de-France et un autre tiers dans les Bouches-du-Rhône, a précisé le procureur du parquet national antiterroriste qui a ouvert une enquête.
Le "terrorisme par intimidation (...) pourrait être la qualification retenue", a souligné le procureur: son "objectif est de faire pression sur la population ou sur les pouvoirs publics pour qu'ils fassent, ou ne fassent pas, quelque chose".
"Ce que nous devons identifier à terme: les auteurs, les personnes qui coordonnent" et "le ou les commanditaires", a relevé Olivier Christen.
Le groupe Telegram DDPF fermé
"À ma connaissance", dans la nuit de mercredi à jeudi, "il n'y a pas eu de fait commis de la même nature" que ceux faisant l'objet des investigations, a aussi précisé Olivier Christen.
Dans la plupart des actions recensées depuis dimanche, de mystérieuses inscriptions "DDPF", apparemment pour "défense des droits des prisonniers français", ont été retrouvées. Le groupe Telegram à ce nom a été fermé "à la demande de l'autorité judiciaire", a indiqué le procureur antiterroriste.