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Police-Justice

Gilets jaunes: où les manifestations sont-elles interdites samedi?

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Paris, Nice, Bordeaux et Toulouse ont interdit certains lieux emblématiques de manifestation de gilets jaunes, pour le 19e samedi de mobilisation consécutif. Le gouvernement souhaite reprendre la main "avec fermeté", après les violences de la semaine passée.

Pour l'exécutif, pas question que le saccage des Champs-Élysées de la semaine dernière ne se reproduise. Après le regain de violences dans la capitale samedi dernier, Édouard Philippe avait annoncé que les manifestations désormais seraient interdites "dans les quartiers les plus touchés" quand des éléments "ultras" seraient signalés. Le Premier ministre avait, entre autres mesures, demandé à son gouvernement "d'augmenter très nettement le montant de la contravention encourue en cas de participation à une manifestation interdite". 

"Dès que des attroupements sont constatés" dans ces zones, a précisé le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez sur notre antenne, "il y a interpellation et amende". Les contraventions encourues en cas de participation à une manifestation interdite sont passées depuis ce jeudi de 38 à 135 euros.

  • Les Champs-Élysées et ses abords interdits

A Paris, un arrêté préfectoral a été pris afin d'interdire toute manifestation sur les Champs-Élysées, ses abords, la place de l'Étoile et un périmètre incluant le palais de l'Élysée et l'Assemblée nationale.

"Il existe des raisons sérieuses de penser que les violences et dégradations (de samedi dernier) sont susceptibles de se reproduire à l'occasion des rassemblements annoncés" ce samedi, indique l'arrêté, signé par le nouveau préfet de police de Paris Didier Lallement.

Cet arrêté prévoit également l'"interdiction du port et du transport d'armes" y compris factices, des "munitions", ainsi que de "tous objets susceptibles de constituer une arme". Les objets "destinés à dissimuler tout ou partie du visage afin de ne pas être identifié" et les "équipements de protection destinés à mettre en échec tout ou partie des moyens utilisés par les représentants de la force publique pour le maintien de l'ordre public", sont aussi prohibés.

  • À Bordeaux, la zone d'interdiction étendue

À Bordeaux, comme toutes les semaines depuis la fin novembre, la préfecture a publié un arrêté interdisant de manifester dans les rues du centre ville. Or cette fois, l'interdiction concerne la quasi totalité du centre-ville, selon Sud-Ouest. La préfecture annonce que des palpations de sécurité pourraient être effectuées "dans toutes les gares et stations de la SNCF".

  • La place du Capitole à Toulouse

À Toulouse, un arrêté a été pris par la préfecture de Haute-Garonne pour éviter toute manifestation place du Capitole. L'interdiction s'appliquera "entre 12 heures et 21 heures", précise le texte. Les contrevenants s’exposeront à une amende de 133 euros.

  • Plusieurs zones interdites d'accès à Nice

Un arrêté similaire a été pris pour interdire les manifestations à Nice dans un "périmètre défini", alors qu'une manifestation de gilets jaunes y était prévue et que débutera une visite officielle du président chinois Xi Jinping sur la Côte d'Azur. 

L'interdiction s'étend sur une grande partie de l'agglomération niçoise, dont la Promenade des Anglais et l'aéroport, plus ou moins étendue en fonction des jours entre samedi 4 heures et lundi 12 heures, selon un arrêté publié vendredi.

"Après le chaos de Paris", Christian Estrosi, maire de Nice, avait demandé au gouvernement à ce que les manifestations y soient interdites, une demande qui avait été acceptée. "Je n'accepterai jamais que #Nice06 soit la proie des casseurs", a-t-il tweeté.

  • Périmètre délimité à Marseille

L'interdiction de manifester à Nice a poussé la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille à écrire au préfet des Bouches-du-Rhône, pour réclamer une mesure similaire dans la cité phocéenne.

D'après France Bleu, la préfecture des Bouches-du-Rhône a pris un arrêté pour interdire toute manifestation de 13 heures à minuit, dans l'hypercentre samedi, notamment dans la rue Fort Notre-Dame et ses alentours. Dans son communiqué, celle-ci dit craindre un affrontement entre l'ultra-gauche marseillaise et un groupuscule d'extrême-droite.

  • Dijon, Tarbes, Rouen ou Metz concernées également

En Seine-Maritime, la préfecture a aussi interdit les manifestations dans la ville de Rouen samedi entre 10 heures du matin et 22 heures. Une décision inédite, depuis le début du mouvement des gilets jaunes. D'autres villes comme Carcassone, Dijon, Perpignan, Trèbes ou Tarbes sont concernées.

Pour la première fois également, à la suite des récents débordements, la préfecture de Moselle a annoncé interdire les manifestations dans les rues du centre de Metz. Les rassemblements statiques, eux, seront autorisés. 

En Bretagne aussi, des manifestations de gilets jaunes sont interdites. Les préfectures des Côtes-d'Armor et du Morbihan ont fait savoir que des arrêtés avaient été pris pour les villes de Saint-Brieuc et de Langueux, Saint-Malo, Rennes ou Vannes.

Jeanne Bulant