Deux hommes bientôt jugés pour avoir usurpé l'identité d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron le 10 janvier 2018 - LUDOVIC MARIN / AFP
Deux hommes, dont un militant de la droite conservatrice, seront jugés en mars à Paris, accusés d'avoir usurpé l'identité d'Emmanuel Macron dans des emails envoyés à quelques jours de la présidentielle, a-t-on appris ce mercredi de sources proches du dossier.
Le 21 avril 2017, à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle, un message intitulé "10 bonnes raisons de ne pas voter pour moi" et signé "Emmanuel" était parvenu à une centaine de destinataires via l'adresse "emmanuel.macron.enmarche@gmail.com", a détaillé à l'AFP une des sources.
Le faux mail envoyé aux équipes d'Emmanuel Macron
Le même email avait par la suite été renvoyé, depuis deux adresses anonymisées, à des membres de l'équipe du candidat Macron, ainsi qu'à des journalistes. Le message invitait à signer une pétition intitulée "Emmanuel Macron, où est passé votre patrimoine ?" sur un site anti-Macron et anti-immigration, nommé "Damocles".
Emmanuel Macron avait porté plainte et le parquet avait ouvert une enquête. Les deux hommes sont convoqués le 14 mars devant la 17ème chambre du tribunal correctionnel, poursuivis tous deux pour usurpation d'identité.
La confusion est "impossible"
L'un des prévenus, un militant de la droite conservatrice âgé de 38 ans, est soupçonné d'avoir demandé à l'autre, âgé de 32 ans, de créer l'adresse email litigieuse, de lui avoir fourni le texte et la liste de diffusion correspondante, puis d'avoir rediffusé cet email.
"Il n'imaginait tellement pas qu'on puisse lui reprocher quoi que ce soit, que, taquin, il a lui-même adressé ce mail aux équipes de campagne d'Emmanuel Macron !", "en pleine polémique sur l'usage, par les équipes Macron, des appels téléphoniques non-sollicités", a réagi son avocat, Me Henri de Beauregard, en décrivant "une blague potache entre militants politiques".
La confusion avec le véritable Macron était selon lui impossible. Pour l'avocat, "cela amène de l'eau au moulin de ceux qui craignent une conception extensive du concept de Fake News et son utilisation politique", au moment où le président de la République vient d'annoncer un projet de loi contre ces "fausses informations".