Braquage de Kim Kardashian: comment les "Experts" sont remontés jusqu'aux suspects

La principale intéressée en serait stupéfaite. Selon son avocat français, Me Jean Veil, Kim Kardashian est "épatée par le travail de la police française". Lundi, les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme ont mis la main sur dix-sept suspects dans le cadre de l'enquête sur le spectaculaire braquage dont a été victime la starlette américaine il y a trois mois à Paris. Des investigations qui ont reposé sur la patience.
Ce vaste coup de filet mené dès 6 heures lundi matin a été rendu possible grâce à une empreinte ADN retrouvée sur la scène du braquage. Dans la nuit du 2 au 3 octobre dernier, cinq hommes, déguisés en policier, ont pénètré dans l'hôtel particulier occupé par Kim Kardashian. Ils ont menacé le veilleur de nuit avant de ligoter et d'enfermer dans la salle de bain la star. Ils se sont emparés des bijoux mais dans leur fuite en égarent un.
Un profil ADN qui a "matché"
C'est notamment grâce à cette croix en platine sertie de diamants que l'enquête a pu avancer et à toutes les traces retrouvés dans l'hôtel particulier, passé au peigne fin. "Les agents ont récupéré des empreintes digitales ou des empreintes génétiques déposées sur place ou sur des objets que l’on a récupérés sur place, détaille Frédérique Girardet, technicien en chef de la police technique et scientifique à la préfecture de police de Paris. Grâce à ces objets et ces prélèvements, ils ont pu mettre en évidence un profil ADN."
Comparé à ceux que contient le Fichier national automatisé des empreintes génétiques, le profil a "matché". L'empreinte appartient à un homme déjà bien connu des services de police pour des faits de droit commun mais également pour des faits de banditisme. Les enquêteurs de la Brigade de répression du banditisme auraient pu aller cueillir leur suspect immédiatement mais ont opté pour la patience en attendant d'identifier l'équipe au grand complet.
"A partir de ce nom, ils ont fait tout son entourage, détaille Dominique Rizet, consultant police-justice de BFMTV. Surveillance, filature, ses amis, son téléphone, ses déplacements, partout où il est allé, il a été suivi."
Des complices en Belgique?
Preuve de ce travail d'envergure, les interpellations et les perquisitions ont été menées un peu partout en France. Paris, Seine-Saint-Denis, Val-de-marne, Alpes-Maritime, Tarn, entre autre... l'équipe est aussi composée de personnes issues d'horizons différents. On y retrouve des figures du grand banditisme - dont certains âgés de plus de 60 ans auraient participé au braquage - des gens issus de la communauté des gens du voyage ou encore une fratrie kabyle.
"Pourquoi il y en a 17? Il y a les épouses, les intermédiaires, les revendeurs…", répond Frédéric Ploquin, journaliste d'investigation à Marianne. L'enquête pourrait désormais s'orienter vers la Belgique et notamment à Anvers, plaque tournante du commerce de diamants. Pour l'heure, 300.000 euros ont été découverts lors des perquisitions menées par la BRB. RIen ne prouve qu'il s'agit de l'argent issu de la revente des bijoux dont le montant est estimé à neuf millions d'euros.
Les enquêteurs français pourraient également requérir l'aide de Kim Kardashian pour identifier ses agresseurs soit en la faisant venir en France, soit en lui montrant des photos des suspects.