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Police-Justice

Braquage de Kim Kardashian: pourquoi les "papys braqueurs" ont-ils écopé de peines "assez peu sévères"?

Croquis d'audience du 28 avril 2025, publié le 5 mai 2025, montrant l'accusé Didier Dubreucq lors du procès du braquage de l'influenceuse américaine Kim Kardashian, à la cour d'assises de Paris

Croquis d'audience du 28 avril 2025, publié le 5 mai 2025, montrant l'accusé Didier Dubreucq lors du procès du braquage de l'influenceuse américaine Kim Kardashian, à la cour d'assises de Paris - Benoit PEYRUCQ © 2019 AFP

La cour d'assises de Paris a prononcé ce vendredi soir des peines en deçà des réquisitions contre les "papys braqueurs" de Kim Kardashian.

Pas de retour en prison pour les "papys braqueurs" de Kim Kardashian. Ce vendredi 23 mai, la cour d'assises de Paris a prononcé des peines allant jusqu'à trois ans de prison ferme lors du procès du braquage de la star américaine en 2016.

Si 10 ans de réclusion criminelle avaient été requis contre les quatre braqueurs, tous ont écopé d'une peine inférieure. À commencer par le "cerveau" du braquage, Aomar Aït Khedache, surnommé "Omar le Vieux", qui est condamné à huit ans de prison dont cinq avec sursis. Les trois autres "opérationnels" du braquage, Yunas Abbas, Didier Dubreucq, surnommé "Yeux Bleus", et Marc-Alexandre Boyer, se sont vu infliger une peine de sept ans dont cinq avec sursis.

Des peines "assez peu sévères" et "pensées à distance de cet événement", reconnaît le président de la cour d'assises qui n'a demandé aucun mandat de dépôt pour les condamnés.

L'état de santé d'accusés qui "interdit éthiquement d'incarcérer"

Le président a également souligné les éléments qui ont poussé la Cour à donner ces peines. Dans un premier temps, la cour d'assises relève le temps écoulé entre les faits qui remontent à 2016 et le procès, neuf ans lors desquels aucun des prévenus n'a récidivé.

"Vous n'avez pas frappé, vous avez fait peur", "vous avez fait du mal", "vous avez traumatisé de façon sans doute durable", a insisté le président. Mais "aucun d'entre vous n'a fait parler de lui sur ces neuf années", a-t-il précisé. Le président a par ailleurs jugé que les accusés avaient "globalement reconstruit leur vie et fait les démarches pour se réinsérer".

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17:20

Autre élément pris en compte dans le jugement de la Cour: l'état de santé des principaux accusés qui "interdit éthiquement d'incarcérer". Le principal accusé Aomar Aït Khedache, âgé de 69 ans, sourd et quasiment muet, souffre du dos et de diabète. Didier Dubreucq, lui aussi âgé de 69 ans, suit en ce moment une chimiothérapie et a dû être hospitalisé ces derniers jours.

Kim Kardashian "satisfaite" du verdict

La défense a salué un "verdict d'apaisement". "Cette décision est aussi la preuve que la justice peut réparer véritablement autrement que par la prison", a réagi Me Chloé Arnoux, l'avocate d'Aomar Aït Khedache.

L'avocate générale avait bien tenté, dans ses réquisitions, de convaincre les magistrats professionnels et surtout les jurés populaires de ne pas se fier aux "rides rassurantes" des "vieux messieurs et dame" comparaissant libres sur le banc des accusés. Au moment des faits, ils étaient "des braqueurs chevronnés du grand banditisme" au casier judiciaire chargé, pas des "pieds nickelés". "La réalité, c'est qu'ils ont monté un coup et qu'ils ont réussi", avait martelé l'avocate générale Anne-Dominique Merville.

De son côté, Kim Kardashian s'est immédiatement dite "satisfaite" du verdict tout en déclarant vouloir "tourner la page".

"Je suis profondément reconnaissante envers les autorités françaises d'avoir rendu justice dans cette affaire. Ce crime a été l'expérience la plus terrifiante de ma vie", a expliqué la reine des influenceuses dans un communiqué transmis par ses avocats.

Mélanie Bertrand avec Ilyana Hamiti avec AFP