Affaire Jubillar: la demande de nouvelles fouilles rejetée par la justice

Cédric Jubillar, le 12 juin 2021 à Albi - Fred SCHEIBER
L'avocate avait évoqué un "impératif de justice et de dignité". La cour d'assises du Tarn a rejeté, ce vendredi 20 juin, de nouvelles fouilles dans l'affaire Jubillar, du nom de cette infirmière disparue en décembre 2020, a appris BFMTV, confirmant les informations du Parisien.
L'avocate d'une amie de Delphine Jubillar, Me Pauline Rongier, avait saisi en mai la cour d'assises pour demander que des fouilles soient effectuées dans une zone boisée située à proximité de Mirandol-Bourgnounac, à environ 25 kilomètres du domicile des Jubillar.
Une zone où le téléphone aurait pu borner
Le téléphone de Cédric Jubillar, mari de Delphine Jubillar et principal suspect dans l'affaire, était inactif la nuit de la disparition, précisément entre le 15 décembre 2020 à 20h08 et le 16 décembre à 3h53.
Une expertise poussée a permis de mettre en évidence "une donnée d'emplacement" à 3h21, soit au beau milieu de la période d'interruption de l'activité du téléphone portable. Les experts ont du mal à expliquer la source de cette donnée d'emplacement, précisant qu'"un doute était émis sur la fiabilité de ces données trouvées dans le téléphone de Cédric Jubillar."
Dans le même temps, les "opérations d'expertise ne permettaient pas d'expliquer comment ces données auraient pu être constatées sans que le téléphone portable de Cédric Jubillar ne se soit effectivement trouvé à l'emplacement considéré à l'heure indiquée". La présence du principal suspect dans cette zone boisée à 3h21, la nuit de la disparition, ne peut donc pas être exclue.
Par ailleurs, l'avocate indique que le téléphone du principal suspect a borné dans ce même secteur, la veille des faits, laissant entendre qu'il avait peut-être effectué des repérages.
Une nouvelle demande va être déposée
"Je regrette que cette piste de la localisation du téléphone de Cédric Jubillar au milieu d'un bois la nuit de la disparition de Delphine ne soit pas approfondie avant l'audience", a réagi auprès de BFMTV Me Pauline Rongier.
"J'avais fait cette demande très en amont (de l'ouverture du procès, NDLR) pour que ça n'ait pas de répercussions mais c'est une demande qui avait été faite uniquement à la présidente et pour laquelle je n'ai pas de recours", a-t-elle ajouté.
"Je renouvellerai ma demande lors de l'audience de la Cour d'assises comme le permet le code de procédure pénale car notre but reste de retrouver le corps de Delphine Jubillar", a encore expliqué Me Pauline Rongier.
Le procès s'ouvrira en septembre
Delphine Jubillar, infirmière mère de deux enfants, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19, à Cagnac-les-Mines (Tarn), près d'Albi. Malgré l'absence de corps ou d'aveux, les enquêteurs ont progressivement acquis la conviction que Cédric Jubillar avait tué son épouse alors qu'elle venait de lui annoncer son intention de divorcer.
Il a été mis en examen pour meurtre et placé détention provisoire. Depuis le début de l'affaire, il clame son innocence. Son procès doit débuter en septembre prochain.