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Têtes couronnées

Visite de Trump au Royaume-Uni: pourquoi le président américain aime tant la famille royale

Donald Trump et Charles, alors prince de Galles, le 4 juin 2019 lors d'un dîner à Winfield House, la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis à Londres.

Donald Trump et Charles, alors prince de Galles, le 4 juin 2019 lors d'un dîner à Winfield House, la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis à Londres. - Photo par CHRIS JACKSON / Chris Jackson Collection / Getty Images via AFP

La fascination de Donald Trump pour la famille royale n'est pas récente. Le Premier ministre britannique entend bien profiter de la passion de Donald Trump pour le faste de la vie royale pour discuter avec lui.

Il était heureux comme un gagnant du loto, Donald Trump, lorsque Keir Starmer lui a remis l'invitation du roi Charles à une seconde visite d'État au Royaume-Uni. C'était en février 2025. Le Premier ministre britannique était venu discuter à la Maison-Blanche d'un accord de paix pour l'Ukraine. Il en avait profité pour remettre au président américain, visiblement ravi, une invitation signée de la main du roi.

Donald Trump revient donc les 17 et 18 septembre prochain à Windsor, pour une visite en grande pompe et très "royale". Au programme, rencontre avec William et Kate, prince et princesse de Galles, procession en carrosse, salut royal de la garde d'honneur, et déjeuner avec le roi Charles, la reine Camilla et plusieurs autres membres de la famille royale. Le gouvernement britannique entend profiter de la fascination de Donald Trump pour la famille royale et lui en mettre plein la vue.

"Trump adore la monarchie et la famille royale. C'est un atout diplomatique potentiel pour le gouvernement britannique", analyse pour BBC News Anna Whitelock, professeure d'histoire de la monarchie moderne à l'université de Londres.

"Trump adore la monarchie"

L'idée est donc de le mettre dans les meilleures dispositions pour son entrevue avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, avec échanges commerciaux, droits de douane et guerre en Ukraine au menu des discussions.

"L'objectif sera de l'éblouir et de le flatter avec l'expérience ultime du tapis rouge, avec des gardes d'honneur, des défilés aériens, des calèches historiques, un banquet somptueux, du faste et du faste", note ainsi, non sans ironie la BBC, qui compare Windsor à un "parc d'attractions royal".

De quoi enchanter le président américain, qui n'a jamais caché son estime pour la reine Elizabeth, le prince William ou le roi Charles. Donald Trump ira d'ailleurs se recueillir sur la tombe de la reine à la chapelle Saint-Georges de Windsor.

Le couple Trump et la reine Elisabeth II à Portsmouth le 5 juin 2019.
Le couple Trump et la reine Elisabeth II à Portsmouth le 5 juin 2019. © Tolga AKMEN / AFP

Le président "préféré" de la reine

Lors de son premier mandat, Donald Trump avait été reçu en 2019 par la reine Elizabeth II, qui l'avait invité Buckingham Palace et avait présidé un banquet en son honneur. Et si, selon une biographie de la reine publiée en 2024 et intitulée A Voyage around the Queen, elle l'aurait trouvé "très impoli", Donald Trump est, lui, persuadé d'avoir été "son président préféré".

"J'avais une excellente relation avec la reine. Elle m'appréciait et je l'appréciais", avait-il réagi auprès du DailyMail. "Nous avons passé des heures ensemble à un dîner d'État. C'était une femme formidable."

Pour Trump, la monarchie britannique et la reine Elizabeth revêtent une importance particulière. C'est ce qu'a écrit son ancienne conseillère pour la Russie, Fiona Hill, dans ses mémoires sur son passage à la Maison-Blanche. "Une rencontre avec la reine d'Angleterre était le signe ultime que lui, Trump, avait réussi dans la vie".

Donalrd Trump était "toujours légèrement impressionné lorsqu'il parlait d'elle; sa voix et son visage s'adoucissaient", note-t-elle encore. Cette passion lui vient de sa mère, Mary Anne MacLeod, originaire d'Écosse, qui admirait beaucoup la reine. Donald Trump en parlait même dans son livre The Art of the Deal, se souvenant de sa mère scotchée devant les images du couronnement en 1953, pour le plus grand agacement de son père.

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"C'est plus important que n'importe quelle loi qu'il pourrait faire adopter au Congrès, plus important que la résolution des problèmes à la frontière avec le Mexique", assurait même en Michael D'Antonio, auteur de La Vérité sur Trump, au New York Times en 2019. "Je pense que ce sera l'une de ses dernière pensées. Lorsqu'il sera sur le point de quitter cette terre, il se dira: 'J'étais cette personne, aux côtés de la reine'".

S'il voue un culte à la reine, Donald Trump aime aussi beaucoup le roi Charles, qu'il a déjà rencontré à plusieurs reprises, et qu'il a même reçu en 1988 à Mar-a-Lago. Le souverain apparaît comme un personnage prépondérant de la diplomatie britannique.

"Le roi Charles est très conscient que le président américain adore la monarchie britannique et qu'il est le principal atout du Royaume-Uni pour essayer d'amadouer Trump", notait au micro du Podcast royal en mars 2025, Marc Roche, spécialiste de la famille royale.

Camilla, Charles, alors prince de Galles, Donald Trump et son épouse Melania, le 4 juin 2019 avant un dîner officiel à l'ambassade des Etats-Unis à Londres.
Camilla, Charles, alors prince de Galles, Donald Trump et son épouse Melania, le 4 juin 2019 avant un dîner officiel à l'ambassade des Etats-Unis à Londres. © Chris Jackson / POOL / AFP

Lorsqu'il est venu à Paris en décembre 2024 à l'occasion de la réouverture de Notre-Dame de Paris, le président américain a d'ailleurs rencontré longuement le prince William, à l'ambassade du Royaume-Uni. Si peu d'informations ont filtré sur la conversation entre les deux hommes, Donald Trump avait lui-même plus tard abordé le sujet:

"J'ai eu une excellente discussion avec le prince", s'était alors félicité le président, s'aventurant à commenter le physique du prince: "C'est un bel homme. Il était vraiment très beau hier soir. Certaines personnes sont plus belles en personne? Il était superbe. Il était très beau, et je le lui ai dit".

Mercredi 17 septembre, Donald Trump retrouvera donc toutes ces belles personnes qu'il admire tant, et le temps d'un trajet en carrosse, se rêvera leur égal.

Magali Rangin
https://twitter.com/Radegonde Magali Rangin Cheffe de service culture et people BFMTV